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TitreInleyding tot de hooge schoole der schilderkonst
AuteursHoogstraten, Samuel van
Date de rédaction
Date de publication originale1678
Titre traduit
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Editeur moderne
Date de reprint

, “Van de Deurzigtkunde” (numéro VII, 7) , p. 275

[[7:voir le reste dans Oiseaux de Claudius Pulcher]] Ook moet den ouden Serapius deeze konst wel verstaen hebben, toen hy de stellagien der schouspeelen schilderde, en Kalases, die de Tafereelen voor de komedianten maekte, en daer door grooten roem verkreeg.

Dans :Antiphilos et le Gryllos ; Calatès, Calliclès et les tableaux comiques(Lien)

, « De la perspective » (numéro VII, 7,) , p. 415

L’ancien Sérapion avait sans doute également bien compris cet art en peignant ses échafaudages de théâtres, tout comme Calatès, qui fit des tableaux pour des comédiens et en tira une grande célébrité.

, « Thaleye de derde Gratie. Van de Houding, Samenstemming, of Harmonie in’t koloreeren » (numéro VIII, 5) , p. 301

Maer
indien’er spierwitte Satynen, blinkent gout of zilver, vyer of vlam ontrent is, zoo moet gy de kracht van uwe verwen in deze groote glanssen alleen op\'t
alderhelderst te werk stellen: houdende de rest zoo veel sormmerder, als zy in licht van deze heerschende [[2:Houdinge van mindere tegens meerdere lichten.]] lichten verschillen. Plutarchus berispt Apelles, dat als hy
Alexander met den blixem in de hand had afgemaelt, hy zijn natuerlijke verwe niet wel uitgedrukt, maer hem bruinder en duisterder geschildert hadde, als hy was; want hy was van natuure blank, en die blankicheyt was vermengt met eenige
roodigheyt, die in zonderheit in zijn aengezicht en op zijn borst bleek, ontstaende
uit een goede getempertheit, warm en vyerich van aert, waer door men zegt, dat
hy een zoetgeurigen adem hadde, en dat zijn vlees lieflijk rook, ja dat zelf de
kleederen, die zijn lichaem raekten, daer door als geperfumeert waren. Maer mooglijk
zouw Apelles hier in wel te verschoonen zijn, dewijl hy al zijn vermogen van licht in
den blixem en d\'uitstekende hand, die de zelfde voerde, gespilt hebbende, 
genootzaekt is geweest de klaerheit in de tronie te verminderen, om door een
maetschiklijke houding van meer en minder licht de wetten der konst te volgen.
 Want indien hy de tronie van Alexander zoo klaer hadde uitgebeelt, als men hem
beschrijft, het en waer hem niet mogelijk geweest de vyerige glans aen den blixem
te geven. Die echter de regels, in Terpsichore geleert, wel waerneemt, zal zelfs wel
blankicheyt in een sommer licht vertoonen kunnen: maer of hy daerom van alle
berispinge vry zal zijn, voornamentlijk van die’t niet en verstaen, wil ik niet
verzekeren. Mijn raed is, dat wanneer u een zoo schoonen Alexander, of liever
eenich schoon vrouwebeelt, te konterfeiten voorkomt, dat gy d’omstandicheden zoo
schikt, dat gy in de tronie, of’t naekt al uw kracht van klaerheit besteden moogt, op
dat u de wetten der houdinge niet en dwingen uw hooftwerk te verbruinen, ’t welk, 
indien’t niet ontsiert, u ten minsten in gevaer zouw brengen van als Apelles berispt
te worden.

Dans :Apelle, Alexandre au foudre(Lien)

, « Thalie, la troisième Grâce – de l’économie, de l’entente ou de l’harmonie dans le coloris » (numéro VII, 5) , p. 447

Mais s’il s’y trouve des satins blancs, de la neige, de l’or, de l’argent brillant, du feu ou des flammes, vous ne devez alors mettre toute la force de vos couleurs que dans ces grands éclats, et de la façon la plus claire possible, tout en tenant le reste de votre œuvre dans une obscurité d’autant plus forte qu’elle diffère en intensité de ces lumières dominantes. Plutarque critique Apelle qui, ayant peint Alexandre avec le foudre dans la main, n’avait pas bien représenté son teint naturel, mais l’avait peint plus brun et plus sombre qu’il n’était, car Alexandre était d’une complexion pâle. Et cette pâleur, mêlée d’une rougeur qui se manifestait particulièrement sur son visage et sa poitrine, ressortait de son bon tempérament, chaud et enflammé de caractère, par quoi l’on disait qu’il avait une haleine embaumée, que l’odeur de sa chair était aimable, et que même les vêtements qui touchaient son corps en semblaient parfumés. Mais peut-être qu’Apelle devrait ici être épargné. Car peut-être a-t-il épuisé toute la puissance de sa lumière dans le foudre et la main en relief qui le tenait, si bien qu’il lui a paru nécessaire d’amoindrir la clarté du visage afin de respecter les lois de l’art, en faisant en sorte de conserver l’économie proportionnée des lumières plus ou moins fortes. S’il avait représenté le visage d’Alexandre aussi clair qu’on le décrit, il ne lui aurait en effet pas été possible de donner au foudre son éclat enflammé. Celui qui observera toutefois correctement les règles apprises chez Terpsichore pourra lui-même représenter la blancheur, même prise dans une faible lumière. Mais je ne veux pas non plus lui garantir d’être pour cela épargné par toutes les critiques, surtout de ceux qui n’y entendent rien. Mon conseil est le suivant : si vous en venez à portraiturer un si bel Alexandre, ou encore quelque belle figure de femme, disposez les circonstances de sorte que vous puissiez employer toute la force de votre clarté dans le visage ou le nu, afin de ne pas enfreindre les lois de l’économie en brunissant la partie principale de votre œuvre qui, même si elle n’est pas disgraciée, risque tout du moins de vous exposer à des critiques semblables à celles qui furent adressées à Apelle.

, « Van voorkoming, wechwijking, en verkorting » (numéro VIII, 8) , p. 308

Apelles toen hy Alexander de Groot met den
blixem in de hand schilderde, gelijk boven vermelt is, zoo scheenen de vingers met
zamen den blixem van’t tafereel af te steeken.

Dans :Apelle, Alexandre au foudre(Lien)

, « De l’avancée, de l’échappée et du raccourci » (numéro VIII, 8) , p. 455

Lorsqu’Apelle peignit Alexandre le Grand avec le foudre dans la main, comme il a été dit au-dessus, ses doigts avec la foudre semblaient ressortir du tableau.

, « Van der Verwen beteykening » (numéro VI, 4) , p. 223

[[2:Vernis]] De Schilderyen te vernissen was van outs in gebruik: maer zommige zijn zoo
verblind, in aen haere onaerdicheden deezen glans meede te deelen, datmenze wel by zotte Kleef mocht vergelijken, die niet alleen zijn bedorve Schilderyen,
maer ook zijn kleederen, kap, en bonnet verniste, en zoo al glimmende langs straet
ging. Apelles gebruikte tot zijn heerlijke werken een zeer dunne vernis, die zijn Schilderyen voor stof bewaerde, en een schoone glans gaf, ja zoo glad maekte,
dat, alsmenze aenroerde, men\'er van besmeert meende te zijn. Deeze gaf de verwen
een zachte en gloejende luister; en was by niemant dan by hem alleen, bekent.
Maer ik houde dat dit op was verwe of liever lakwerk geweest is. Onzen vernis van Terpentijn, terpentijn oly, en gestooten Mastix gesmolten, is bequaem genoeg tot
onze werken.

Dans :Apelle, atramentum(Lien)

, « De la signification des couleurs » (numéro VI, 4) , p. 356-357

Il est d’usage depuis longtemps de vernir les peintures. Mais certains se sont tant aveuglés en recouvrant leurs méchantes œuvres de cet éclat que l’on pourrait bien les comparer à Van Cleve le Fou, qui vernissait non seulement ses œuvres corrompues, mais aussi ses habits, son capuchon et son bonnet, et marchait ainsi, tout luisant, dans les rues. Pour ses nobles œuvres, Apelle faisait usage d’un vernis très fin qui préservait ses peintures de la poussière et leur donnait un bel éclat, et même si lisse que, lorsqu’on l’effleurait, on pensait l’avoir enduit de quelque chose. Il donnait aux couleurs un lustre doux et brillant, qui n’était connu que de lui seul. Mais je pense qu’il s’agissait de couleurs à la cire ou plutôt de couleurs à la laque. Notre vernis de térébenthine, d’huile de térébenthine, et de mastic pilé et fondu est assez commode pour nos œuvres.

, « Van verscheiden aert en gedaente van Schildery, en wijze van schilderen » (numéro IX, 2) , p. 338

[[2:Olyvernis]] Na zoo veelerley wijzen van schilderen, die de tijdt of verschoven of verandert
heeft, zoo schijnt het, dat eenige vlugge geesten, die de Sijs-en Eyverwe gebruikten, t’onvreeden geweest zijn dat haere werken het water en’t afwafschen
zoo wel niet, als van d’aeloude Schilderyen getuigt wort, konden lijden. Dies zoo
heeft al vroeg eenen Baldovinetti, eenen Pisello, eenen Antonello, en zelfs onzen
Johan van Eyk zijn Ey-en lijmwerk beginnen te vernissen, met eenige olyen daer
toe gedistilleert, gelijk’er gezegt wort, dat Apelles plach te vernissen, met een vernis,
die zoo dun en glad was, dat, wanneermenze aenroerde, men zich inbeelde dat de
hand daer af als besmet wiert: die de Schilderyen voor alle stof bewaerde, en in
een schoone luister hielt, en nochtans by niemant als van hem kon gemaekt worden. Ook niemant, als van Eik, is dit vernissen wel gelukt, zoo dat een yder verwondert
was over de glans van zijn werk.

Dans :Apelle, atramentum(Lien)

, « Des différentes natures et sortes de peintures, et des façons de peindre » (numéro IX, 2) , p. 491

Après tant de façons variées de peindre que le temps a oubliées ou altérées, il semble alors que quelques esprits prompts, qui utilisaient des couleurs à la résine et à l’œuf, n’aient pas été satisfaits de ce que leurs œuvres ne pouvaient souffrir l’eau et le nettoiement, comme les anciennes peintures dont on a parlé. Ainsi, un Baldovinetti, un Pisanello, un Antonello, et même notre Jan van Eyck ont très tôt commencé à vernir leurs œuvres de couleurs à l’œuf et à la colle, à l’aide de quelques huiles distillées à cet effet, alors que l’on dit qu’Apelle avait coutume de recouvrir ses œuvres d’un vernis si mince et si lisse que, quand on l’effleurait, on avait l’impression que la main en était comme enduite. (Ce vernis préservait ses peintures de toute poussière et les conservait dans un beau lustre dont, toutefois, il avait fait seul le secret. C’est la raison pour laquelle Van Eyck fut le seul à réussir aussi bien ces vernis, si bien que chacun s’émerveilla devant l’éclat de ses œuvres.)

, « Van’t Konterfeyten; of eens menschen gelijkenis te verbeelden » (numéro II, 3) , p. 46

Die zich tot konterfeyten begeeft, moet alle vlijt aenwenden, om de kracht van zijn verbeelding te wakkeren. Gelijk Dominiko Girlandajo, die, noch een jongen zijnde, niet alleen’t geen hy voor hem hadde navolgde, maer ook de voorbygangers en bekenden door een vaste inbeelding by onthout poogde te konterfeyten, dat menze kennen kon. Francisko Mazzoli van Parmens konterfeyte Keyser Karel levensgroot by onthout, tot yder eens verwondering; en den Prinse der oude Schilders Apelles trok met een koole van’t vier Planus den hoveling, die hem uit spottery by Koning Ptolomeus had te gast gebeeden, op de wand, by onthout, dat hy strax bekent wiert. Bartholomeus Spranger schilderde ook jufferen in haer afzijn uit; tot behagen haerer minnaeren.

Dans :Apelle au banquet de Ptolémée(Lien)

, « Du portrait – ou comment représenter l’apparence d’un homme » (numéro II, 3) , p. 132

Celui qui se consacre au portrait doit user de tout son zèle pour éveiller la force de son imagination. Il doit imiter l’exemple de Domenico Ghirlandaio qui, tout jeune, imitait ce qu’il avait devant lui, mais cherchait également à portraiturer de mémoire, grâce à sa ferme imagination, les passants et ses relations en les rendant reconnaissables. Le Parmesan fit de mémoire un portrait grandeur nature de l’empereur Charles Quint, ce qui fut une source d’émerveillement pour chacun. Et le prince des peintres anciens, Apelle, traça sur un mur, de mémoire et à l’aide d’un charbon pris dans le feu, le courtisan Planos qui l’avait par moquerie invité chez le roi Ptolémée, et il parvint à faire en sorte qu’il fût aussitôt reconnu. Bartholomeus Spranger peignit également des jeunes filles en leur absence, pour le seul plaisir de leurs amants.

, « Van Gedierten » (numéro IV, 11) , p. 164

Voorwaer nae den mensch vind men geen dier, waer in meerder schoonheyt, [[2:’t Paert van Appelles]] als in een Paert, gevonden wort. Veel groote meesters hebben zich beylyticht paerden om prijs te schilderen, onder anderen Apelles, tegen eenige Schilders, die tegen hem wedden, wie den anderen hier in zouw overtreffen: maer hy, vreezende dat de gunstelingen zijner wederstrevers hem zijnen verdienden prijs mochten ontwijzen, en die aen een ander toeleggen, verkoos liever het oordeel der beesten, als der menschen: want hy liet vooreerst de geschilderde paerden der andere in’t gezicht van leevende paerden stellen, die daer gansch geen werk van maekten, maer zoo dra hy het zijne hervoorbracht, en op de plaets stelde, zoo begosten de levende paerden te briesschen;’t welk hem de verwinning gaf, en een eeuwigen naem maekte. Noch zeytmen dat Calanis in’t afbeelden der Paerden niemant zijns gelijk hadt. Rubens en van Dijk hebben een Paert wel te maken niet minder als eenich beelt geacht. 

Dans :Apelle, le Cheval(Lien)

, « Des animaux » (numéro IV, 11) , p. 284

En vérité, après l’homme, on ne trouve pas d’animal où il y ait davantage de beauté que le cheval. Beaucoup de grands maîtres se sont ingéniés à peindre des chevaux afin de remporter une récompense. Ce fut le cas, parmi d’autres, d’Apelle, qui concourut contre quelques peintres afin de savoir lequel surpasserait les autres dans ce domaine. Mais craignant que les zélateurs de ses concurrents pussent lui ravir le prix qu’il méritait et l’offrir à un autre, il préféra le jugement des bêtes à celui des hommes. En effet, il mit tout d’abord les chevaux par les autres devant les yeux de chevaux vivants qui n’en firent aucun cas. Mais dès qu’il les amena et les installa devant les siens, les vrais chevaux commencèrent à hennir. Ceci lui permit de remporter la victoire et de se forger un nom éternel, encore que l’on dise que Calamis n’avait pas son pareil pour représenter les chevaux. Rubens et Van Dyck ont considéré que de bien faire un cheval n’était pas moins important que de bien faire toute autre figure.

, p. 170

Wy hebben een weynich hier vooren van het oordeel der paerden over Apelles Schilderye gesproken, en eeven nuiets van de geyten geroert, maer ik zal, om mijn algemeene als ook byzondere plicht te voldoen, hier een geytenoordeel <>  Schildery instellen. Het gebeurde dan, dat mijn vader Theodoor in een Bacchanalia een geyte na’t leeven schilderde, welke ik, noch zeer jong zijnde, voor hem vast
hield, met behulp van touwen en koorden, om haer in bequaeme stand te
onderhouden, ’t welk ik met grooten arbeyt ten eynde toe uithielt: maer de
geschilderde geyte nu byna gedaen zijnde, en mijn vader het stuk, dat al reedelijk
groot was, wat uit de hand zettende, om het zelve eens van verre te zien, zoo gevielt,
dat de geyte by geval de geschilderde ook gewaer wiert, waer over zy, als in
gramschap uitberstende, uitspatte, breekende de touwen, en my ter aerde werpende,
vloogse met zulk een gewelt tegens de hoornen van haer geschilderde zuster aen,
 dat zy den doek door scheurde, en de Schildery verdorf; tot verdriet van hem, die
zijn vlijt daer in zoo loflijk had betoont. Maer zeker deze Schildery zouw om dit
voorval waerdich geweest zijn te bewaeren, ja was alleen genoeg geweest om den
meester in onsterflijke gedachtenis te brengen, had hem de roemzucht zoo wel, als
de stille deugt, ter herten gegaen. Want waerom zoude men dit geytbedriegen minder achten, dan het patrijsbedriegen van Protogenes?

Dans :Apelle, le Cheval(Lien)

, p. 290

Nous avons dit un peu plus tôt de quelle façon des chevaux ont jugé les peintures d’Apelle et parlé même, à l’instant, des chèvres. Mais, pour remplir mon devoir, aussi universel que particulier, je dois parler ici de la façon dont une chèvre a jugé une peinture. Voilà ce qui s’est passé. Mon père Theodoor a voulu peindre une chèvre sur le vif pour une bacchanale. Alors que j’étais très jeune, il me demanda donc de tenir fermement cette chèvre, grâce à des tirants et des cordes, afin de faire en sorte qu’elle conservât l’attitude qui convenait, ce que je suis parvenu à faire au prix de nombreux efforts. Mais tandis que la chèvre peinte était presque achevée et que mon père s’était assis plus loin afin de l’envisager dans son ensemble, car elle était assez grande, la chèvre aperçut par hasard la chèvre peinte contre laquelle, comme éclatant de colère, elle bondit aussitôt. Elle arracha ses cordes, me jeta à terre et bondit avec une telle violence contre les cornes de sa sœur peinte qu’elle déchira la toile et gâcha la peinture, à la grande tristesse de celui qui y avait si louablement montré son zèle. Mais, pour cet incident, cette peinture aurait sans doute mérité d’être conservée et aurait même suffi, à elle seule, à graver le nom de son maître dans toutes les mémoires, si l’ambition de celui-ci lui avait tenu autant à cœur que la paisible vertu. En effet, pourquoi considèrerait-on cette façon de tromper une chèvre inférieure à celle dont Protogène a trompé les perdrix, lui dont les perdrix peintes firent crier les vivantes que l’on rapprocha tout près d’elles ?

, « Hoemen zich van eens anders werk dienen zal » (numéro V, 6) , p. 193-194

Dewijl ook de Poëzy met de Schilderkonst in veel dingen gelijk loopt, [[2:Poëten naevolgen]] zoo zal ’t
onze Schilderjeugt geoorloft zijn, met het stomme penseel, de spreekende penne der dichters te volgen. Phidias schaemde zich niet te belijden, dat hy het weezen
en de grootzicheyt van zijnen Eleaenschen Jupiter van Homerus ontleent hadde. 
Zoo heeft ook Apelles zijne Diane nae des zelven Poëets voorschrift geschildert. Timanthus bracht ook zijnen Agamemnon, met een sleuijer bedekt in zijn Tafereel, gelijk hem Euripides, by ’t offer van Iphigenia, had op ’t toneel gevoert. Zoo volgde Praxiteles denzelven Euripides in zijnen Bacchus. En voorts alle andere Schilders en beelthouwers denzelven in ’t uitbeelden van Medea.

Dans :Apelle, Diane(Lien)

, « Comment il faut se servir de l’œuvre d’un autre » (numéro V, 6) , p. 321

[[4:voir aussi Phidias Jupiter, Apelle Diane]] Puisque la poésie suit aussi en de nombreuses choses un chemin parallèle à celui de l’art de peinture, il sera permis à notre jeune peintre d’imiter la plume parlante des poètes. Phidias n’eut pas honte de confesser qu’il avait emprunté l’apparence et la majesté de son Jupiter Eléen à Homère. C’est ainsi qu’Apelle a peint également sa Diane d’après les indications du même poète. Timanthe introduit aussi dans son tableau la figure d’Agamemnon recouvert d’un voile, comme Euripide l’avait mis sur la scène, dans son sacrifice d’Iphigénie. C’est ainsi que Praxitèle imita ce même Euripide dans son Bacchus, et ensuite que tous les autres peintres et sculpteurs imitèrent ce même Euripide pour représenter Médée.

, Inleiding (numéro livre I) , p. 3

Karel Vermander heeft van de Konst, behalven zijn levens der Schilders, in Vlaemsche verzen gezongen; maer hy valt kort, en heeft meerder kracht om den geest op te trekken, dan te onderwijzen. Voorts hebben sommige andere (ik stel hier buiten onzen Junius, die de Schilderkonst der ouden met grooten vlijt ophaelt) Schrijvers, die de pinseelen niet gevoert hebben, veel arbeyts aengewent: Maer zy zijn, behoudens hare gratie, de zaek onmachtich, en schoonze menichmael met heerlijke Spreuken het doelwilt treffen, zoo doen zy dikwils, met Alexander, Apelles leerlingen lacchen: en varen als de Scholist Phormion, die in tegenwoordigheid van Hannibal, een oversten Veltheer met welsprekentheid wilde uitbeelden.

Dans :Apelle et Alexandre(Lien)

, introduction (numéro livre I) , p. 78

En plus de ses vies de peintres, Carel van Mander a chanté l’art en vers flamands. Il est toutefois décevant, et a davantage de force pour élever l’esprit que pour enseigner. Plus tard, d’autres auteurs n’ayant pas manié le pinceau ont beaucoup écrit – j’exclus de ceux dont je parle notre Junius, qui, avec un grand zèle, a redonné de la fraîcheur à la peinture des anciens – mais tout en étant agréables à lire, ils ont été incapables de traiter ce sujet, et quoiqu’ils soient souvent parvenus à leur fin par de brillants dictons, ils ont fréquemment fait rire, comme Alexandre a amusé les élèves d’Apelle, et comme le scoliaste Phormion qui, en présence d’Hannibal, avait voulu représenter un stratège de haut rang avec éloquence.

, « Hoemen met ordre te leeren heeft » (numéro I, 3 ) , p. 21

[[2:Geen brodders tot iets verhevens te gebruiken.]] Het is een groot afzien, dat Princen en Vorsten door slechte Schilders zoo wanstaltich verbeelt worden. Alexander wilde daerom niet lijden, dat zijn beeltenis van eenich brodder gemaekt wiert. Maer hy veroorlofde alleen aen Apelles hem
te mogen schilderen; aen Lisippus en Polikletus hem te snijden, of in koper te gieten; en aen Pyrgoteles zijn afbeelding te graveeren.

De Thebanen en wilden ook geen slechte Schilders in haere Stadt dulden, en haere Wetten veroordeelden de konstenaers in een geltboete, wanneerze haere werken niet zoo goed, als hun mogelijk was, hadden uitgevoert.

Dans :Apelle et Alexandre(Lien)

, « Comment il faut apprendre de façon ordonnée » (numéro livre I, ch. 3) , p. 100

Il est très pitoyable que de mauvais peintres représentent très affreusement des princes et des souverains. C’est la raison pour laquelle Alexandre ne voulait souffrir que quelque bâcleur fît son image. Il ne permettait donc qu’à Apelle de le peindre, à Lysippe et à Pyrgotélès de graver son portrait. Et les Thébains ne voulaient pas non plus accepter de mauvais peintres en leur cité. Leurs lois condamnaient les artistes à une amende quand ils n’avaient pas réalisé leurs œuvres aussi bien qu’ils le pouvaient.

, « Van de vermengde verwen » (numéro VI, 5) , p. 224

Sir Kennelme Digby vermeet zich van de vermengeling der verwen te [[1:In his Treaties of bodis, cap. 30]] schrijven, 
De veranderlijkheden van middel koleuren, zegt hy, mogen wy van de Schilders leeren, dieze op hare paletten vermengen, met een zamenvoeging der strijdige: 
zy geven voor, dat als het wit een bruine verwe vermeestert, dat daer dan een root
of geel uit ontstaet. Maer, als het zwart het wit sterk overtreft, dat daer dan blaeuwen,
violetten, en zeegroenen uit voortkomen. Zeeker, de Schilders, die dien zoo
hoogverlichten man dus onderrecht hebben, verdienden van Apelles verwvrijvers bespot te worden. 

Dans :Apelle et Alexandre(Lien)

, « Des couleurs mélangées » (numéro VI, 5) , p. 357-358

Sir Kennelm Digby s’est permis d’écrire sur le mélange des couleurs. Les variations des demi-teintes, dit-il, peuvent être apprises des peintres qui les mélangent sur leurs palettes en associant les couleurs opposées. Ils prétendent que, lorsque le blanc domine un brun, il en ressort un rouge ou un jaune, mais que, quand le noir surpasse fort sur le blanc, cela crée alors des bleus, des violets et des verts mer. Il est certain que les peintres qui ont ainsi renseigné cet homme si hautement éclairé mériteraient d’être ridiculisés par les broyeurs de couleurs d’Apelle.

, « Vervolg van’t voorgaende » (numéro VIII, 10) , p. 315

Gy moet u zelven met een verdraegsaem gedult wapenen, wanneer liefhebbers overkomen, die meer geld of gezach, dan kennis hebben: want ten komt niet altijts geleegen, dat men hen na verdiensten straffe, gelijk [[2:Plutarchus zegt Apelles, in rust des gemoeds c. 12.]] Zeuxis Megabyzus afwees, toen hy hem op zijnen winkel met groote pracht en grootsheit bezoekende, zeer dwaes en vermeeten van de kunst sprak; want Zeuxis schoot hem toe, dat hy by een yegelijk, zoo lang hy gezweegen had, met vreez’ en verwondering was aengezien, maer dat hy nu, door zijn onbeschaeft en dom oordeelen van’t geen hy niet en verstond, zich zelven tot een spot der verfwrijvende jongens gemaekt hadde.

Dans :Apelle et Alexandre(Lien)

, « Suite du chapitre précédent » (numéro VIII, 10) , p. 462-463

Il vous faut vous armer d’une tolérante patience quand viennent à vous des amateurs qui ont plus d’argent ou de pouvoir que de connaissance. Il n’est pas toujours opportun, en effet, de les châtier selon leurs mérites, comme ce fut le cas de Zeuxis lorsqu’il chassa Mégabyze. Visitant l’atelier du peintre avec magnificence et grandeur, Mégabyze parla avec beaucoup de sottise et de témérité de l’art du peintre. Zeuxis lui lança alors qu’il était regardé par tout un chacun avec peur et émerveillement tant qu’il se taisait, mais que, par ses jugements grossiers et stupides sur ce qu’il ne comprenait pas, il devenait la risée des jeunes broyeurs de couleurs.

, « Hoe de Schoonheyt by d’ouden is betracht » (numéro VIII, 3) , p. 289

[[4:suit Zeuxis Hélène]] Apelles bracht de vermaerde Lais, eer zy noch volwassen was, dikwils te pas. Van gelijken Phryne en Campaspe, op de welke hy zoo ge weldich, om haer uitnemende schoonheit, verliefde, dat Alexander, dieze ook beminde, uit edelmoedigheit, haer aen hem overliet; op dat hy met ruste, de uit der Zee opklimmende Venus, by de Grieken Anadyomene genoemt, na haer mocht voltrekken. [[4:suite : Vénus anadyomène]]

Dans :Apelle et Campaspe(Lien)

, « Comment la beauté a été recherchée par les anciens » (numéro VIII, 3) , p. 433

Apelle s’est souvent servi de la fameuse Laïs, avant qu’elle n’atteigne l’âge adulte, tout comme de Phryné et de Campaspé, dont il tomba si vivement amoureux de l’excellente beauté qu’Alexandre, qui l’aimait également, la lui céda, par magnanimité, afin qu’il pût en toute tranquillité peindre d’après ses traits la Vénus sortant de la mer, appelée par les Grecs Anadyomène.

, « Van de derde vrucht der Konst, dat is, wat eer en glory door haer te bekomen is » (numéro IX, 6) , p. 354

Ik wil u hier met geen ydele hoop voeden, van dat gy de schoone konkubijnen der Vorsten genieten zult: gelijk men vertelt van Apelles, dat hy onder’t schilderen van zijne Venus Anadyomene, die als uit de Zee opklom, op Campaspe, de vriendinne van Alexander de Groot, verlieft wiert, terwijlze, om deeze Godinne op’t schoonst uit te beelden, voor hem naekt zat: en dat Alexander dit merkende, haer aen hem schonk, liever willende zich zelfs overwinnen, dan dezen grooten konstenaer bedroeven. Zulk een eer mochtmen beter voor oneer reekenen: en d\'oprechte Konstenaers hebben de glory uit haere loflijke werken, en niet uit de wellusten te wachten. De eere der geene, die niet alleen de wellusten, maer zelf de belooningen versmaet hebben, is al vry bestandiger. [[4:suite : Zeuxis richesse]]

Dans :Apelle et Campaspe(Lien)

, « Du troisième fruit de l’art – des honneurs et de la gloire qu’il faut attendre grâce à lui » (numéro XI, 6) , p. 510

Je ne veux pas, en disant cela, vous amener à espérer vainement que vous pourrez profiter des belles concubines des souverains. C’est ce que l’on raconte d’Apelle, qui, en peignant sa Vénus Anadyomène semblant jaillir de la mer, était tombé amoureux de Campaspé, l’amie d’Alexandre le Grand, qui s’était assise nue devant lui, afin de lui représenter la déesse de la plus belle façon. L’ayant remarqué, Alexandre la lui offrit, préférant se dominer plutôt que d’attrister ce grand artiste. Il serait toutefois préférable de considérer cet honneur comme un déshonneur. Les honnêtes artistes, en effet, doivent attendre la gloire de leurs œuvres louables et non de leurs plaisirs. L’honneur de ceux qui ont rejeté les plaisirs mais aussi les récompenses est bien plus durable.

, « Hoemen’t ordineeren moet aenvangen » (numéro V, 2) , p. 180

De Schilders, Beeltsnyders, jae de Poëten
zelve, zegt Tullius, wenschen, dat de lief hebbers haere werken op’t
alder-naeukeurichst deursnuffelen: ten eynde dat zy, al’t geene met reeden berisptwort, verbeteren mochten. Dit zal u dan niet t’onpas komen, als gy verzekert [[2:Hoe noodlich d’ordinantie goet moet zijn]] zijt 
dat uw algemeene stelling en ordinantie goedt is. Dan zal’t u niet hinderen, of gy u al, als Apelles, in een schoenriem, vergreepen hadt: of als Phidias ergens een neus wat te dik ofte lang had gemaekt. Dan zult gy niet beschaemt zijn, datmen
u eenige gebreeken aenwijst, maer alles zal u tot nut en voordeel gedyen. Gy moogt
ook, om in’t oordeel over uw wel beleyde ordinantie verzekert te zijn, een getrouw
vrient in de konst dezelve toonen, en zijn berispingen gaede staen: want zoo diende
zich Apelles van het gevoelen van Lysippus, en deeze wederom van het oordeel
van Apelles: en Praxiteles hielt dit voor zijn beste werken, die hy met raedt en daedt
van Nicias gedaen hadde.

Dans :Apelle et le cordonnier(Lien)

, « Comment il faut commencer à ordonner » (numéro V, 2) , p. 304

Cicéron dit que les peintres, les sculpteurs et même les poètes souhaitent que les amateurs fouillent le plus précisément possible leurs œuvres afin de pouvoir améliorer ce qui leur a été reproché par des discussions. Il ne vous sera dès lors pas inutile d’être certain que la composition et l’ordonnance générales de votre œuvre sont bonnes. Vous ne serez pas gêné, tout comme Apelle, d’avoir porté atteinte à la forme d’une chaussure ou, comme Phidias, d’avoir fait à un endroit un nez un peu trop large ou trop long. Et vous n’aurez pas honte que l’on vous indique ces quelques erreurs : tout vous sera utile et avantageux. Afin d’être sûr de ceux qui jugent votre composition prudente, vous pouvez également la montrer à un ami fidèle dans l’art et considérer ses critiques. C’est ainsi en effet qu’Apelle s’est servi des sentiments de Lysippe, et que celui-ci s’est à nouveau servi du jugement d’Apelle. Et Praxitèle affirmait que ses meilleures œuvres étaient celles qu’il avait faites avec l’aide et les conseils de Nicias.

, « Vervolg van’t voorgaende » (numéro VIII, 10) , p. 315

Maer de Schildergeest wort somtijts tot ongedult getergt, wanneer de verwaentheit des berispers te hoog loopt. Apelles liet ons, vooren de Schoenriemen, met goede Schoenmakers kennis, gelukkich berispt had, hier af een alom bekent stael na, toen den Schoenmaker, na dat hy daegs te en hy die nu verbetert zach, [[2:Voorbeelden]] iets op het been van Venus wist te zeggen: want
 Apelles, die zich verborgen hadde, sprong met yver uit, en belaste hem, Schoenmaker, by zijn Pantoffel te blijven.

Dans :Apelle et le cordonnier(Lien)

, « Suite du chapitre précédent » (numéro VIII, 10) , p. 463

Mais l’esprit d’un peintre peut parfois être exaspéré jusqu’à l’impatience lorsque la vanité du critique le mène trop loin. Apelle nous en laissa un exemple universellement connu. Après avoir, la veille, heureusement critiqué les formes de chausses peintes par Apelle grâce à ses bonnes connaissances d’artisan et qu’il les vit améliorées par le peintre, un cordonnier eut ensuite à redire sur la jambe de Vénus. Mais Apelle, qui s’était dissimulé, sortit avec zèle de sa cachette et le tança : cordonnier ! Reste dans tes pantoufles !

, « Vervolg van’t voorgaende » (numéro VIII, 10) , p. 320

Want het en behoort een Schilder nimmermeer te verveelen zijn werk beter en beter te maeken; de tijd ververst somtijts het oog, en het oordeel van vreemden, verstandigen, en dommekrachten, van nijdigen, gunstelingen, en onpartijdigen [[2:Hoorden anders oordeel.]] ontwaekt den geest. Jae de Boeren zullen u somtijts wel een feyl in uw werk aenwijzen, gelijk Durer zegt, hoewel zy u niet leeren kunnen, hoe gy die zult verbeeteren. Fidias, na dat hy dien vermaerden Jupiter voor d’Eleanen gemaekt, en d’eerste reyze aen den dag gebracht hadde, stont achter de deure, en luisterde wat d’omstanders in zijn werk preezen of laekten. En zoo dra zy vertrokken waren, sloot hy de deuren, en ging de oordeelen der menichte tegens zijn beeld overweegen, en verbeterde’t geene daer zy by avontueren’t rechte wit getroffen hadden: en Apelles gebruikte dien zelven wech. Want die al wilde volgen wat het domme volk oordeelde, zou vaeren als Dion, die Leda met hare kinderen Kastor en Pollux uit eyerschaelen brekende, geschildert hadde, en de zelve in zijn winkel gestelt, [[2:Maer volgden de beste ; niet als Dion.]] met voornemen alles te veranderen wat de menichte quam te berispen, gelijk geschiede: want
hy hoorde met gedult al haere aenwijzingen aen, en maekte’t zoo als zy’t verstaen hadden; nu verkorte hy de neus van Leda, of een arm van Kastor, dan verdunde hy den hals van Pollux, of de knie van de Moeder, tot dat de godin, noch godin, noch hen’ met kuikens, maer eer een beerin, met twee ongelekte jongen geleek. Dit gedaen hebbende, stelde hy’t wederom in zijn winkel ten toon, met dit byschrift:

’s Volks oordeel, dom en zot,

Heeft dus dit stuk verbrod.

Men moet geen oordeel volgen, als’t geen datmen bevint met de waerheyt over een te koomen: want daer is geen grooter dwaesheit, zegt Tullius, dan datmen iets
zonderlings van de vergaderinge der geener verwacht, die, een by een, anders niet dan slechte verachte werkluiden zijn.

Dans :Apelle et le cordonnier(Lien)

, « Suite du chapitre précédent » (numéro VIII, 10) , p. 468-469

Il ne convient pas, en effet, qu’un peintre se lasse d’améliorer sans cesse son œuvre. Le temps rafraîchit parfois le regard, et le jugement des étrangers, des hommes intelligents comme des butors et des envieux, des protecteurs et des gens impartiaux réveille souvent l’esprit. Même des paysans pourront indiquer des fautes dans votre œuvre, comme le dit Dürer – bien qu’ils ne puissent pas vous apprendre à les corriger. Après avoir fait son fameux Jupiter pour les Eléens et l’avoir présenté pour la première fois, Phidias se cacha derrière une porte afin d’y écouter ce que l’assistance louait ou critiquait dans son œuvre. Et dès qu’elle s’en alla, il ferma les portes, considéra les jugements de la foule sur son œuvre et l’améliora là où, par quelque hasard, ils avaient vu juste. Apelle appliqua le même procédé. Mais ceux qui voudraient suivre tous les jugements du peuple idiot se comporteraient comme Dion. Celui-ci avait peint Léda avec ses enfants, Castor et Pollux, sortant de leurs coquilles d’œuf en les brisant. Et il avait placé cette peinture dans son atelier avec l’intention de modifier tout ce que la foule viendrait critiquer. Et c’est ce qui advint : il écouta patiemment toutes leurs indications et fit exactement ce qu’ils voulaient ; il raccourcit le nez de Léda, ou un bras de Castor, puis amincit le cou de Pollux ou le genou de la mère, jusqu’à ce que la déesse ne ressemblât ni à une déesse, ni à une poule avec ses poussins, mais plutôt à une ourse avec ses deux petits, parfaitement différents l’un de l’autre. Ayant fait cela, il l’exposa à nouveau dans son atelier, avec cette inscription :

Le jugement du peuple, idiot et sot, 

A ainsi gâché cette œuvre.

Il ne faut suivre que le jugement dont on considère qu’il s’accorde avec la vérité. Il n’est pas de plus grande sottise, dit en effet Cicéron, que d’attendre quelque chose de particulier d’une foule de personnes qui, prises séparément, ne sont que de mauvais et méprisables ouvriers.

, « Van verscheiden aert en gedaente van Schildery, en wijze van schilderen » (numéro IX, 2) , p. 331

Noch komt ons den trekstrijt tusschen Apelles en Protogenes vreemt voor, maer luister eerst, hoe dit toeging: Apelles door de saem van Protogenes verlokt, begaf zich na Rhodus, om zich door’t zien, van’t geen hem gezegt was wegens de uitnemenheit deezes konstenaers, te vergenoegen, doch aengeland, en op den winkel komende, vond hy Protogenes niet t’huis, maer wel een oude vrouwe, en een bereyt tafereel op den Ezel; des wilde hy wechgaen, maer de oude verzocht hem zijnen naem te melden, op dat haer meester weeten mochte, wie nae hem gevraegt hadde. Apelles hier op, nam een pinseel met verwe, en trok daer mede een wonderlijken fijnen trek, zeggende: Zegt hem, dat het dezen man is, die hem zoekt, en ging wech. Toen nu Protogenes wedergekeert was, de vrouwe gehoort hadde, en’t geen’er geschiet was, zag, bekende hy dadelijk dat het Apelles most zijn: want, zeyde hy, het is onmogelijk, dat iemant anders, als Apelles, zoo volmaekt een trek kon haelen. Maer hy zelve nam een pinseel, met een andere soorte van verwe, en doorkloofde de linie van Apelles, met noch een veel dunneren trek, en uitgaende belaste’t oude wijf, dien aen den vreemdeling, indien hy weder quame, te toonen, en te zeggen: dat dit de hand was van den man, dien hy zocht. Het geviel ook zoo, want Apelles quam andermael, en stond schier beschaemt van zich verwonnen te zien. Dies heeft hy de voorige linien, met een derde verwe zoodanich deursneeden, dat Protogenes bekennen most verwonnen te zijn, en na de haven liep om hem te zoeken, en, gelijk aen edelaerdige konstenaers past, hem minnelijk verwelkomde, en beleefdelijk onthaelde. En dit tafereel, daer niet anders, dan deeze drie trekken op stonden, en van verre niets op te zien was, is langen tijd bewaert geweest, en in’t paleis van Caesar, onder de treffelijkste werken van de grootste meesters, opgehangen, daer het ook, ten [[2:Geest geen klare opening]] tijden van Plinius, noch mede verbrand is. Maer deze historie maekt ons noch
niet gerust in’t begrijpen van de wijze van handeling, en’t pinseelvoeren der ouden. Zommige waenen dit alleen maer fijne linien geweest te zijn: linien, gelijk.
 Junius zegt, die met een vaerdige lichte hand zachtelijk getrokken waren, linien, die
met anderverwige linien op’t aldersubtijlste waren deursneeden. En deeze stellen al de prijswaerdicheit in de handgreep, [[2:De O. van Giotto]] niet boven de O van Giotto te achten; die
my hier wel te pas in den zin schiet. Toen Paus Benedictus de negende voorhad eenige stukken in Sint Pieters Kerk te doen maeken, zond hy een hoveling, om
tot Siena, Florensen, en elders, de Schilders te bezoeken, en van hen eenige
teykeningen te begeeren, om aen zijn Heylicheyt te vertoonen. Dezen hoveling
quam eyndelijk ook by den geestig en Giotto, en verzocht ook teykening van zijnder
handt. Giotto nam een vel papier, op welk hy trok met een pinseel, den arm
vestigende tegen zijn zijde om zoo een passer te weezen, met een draejende hand,
 zonder den arm te verzetten, een zoo volkomen net getoogen rond, dat het wonder
was. Dit gedaen zijnde, gaf hy’t al grenikkende den hoveling, zeggende: Zie daer
de Teykeninge; waer over zich den anderen, meenendebespot te zijn,
verontwaerdichde. Maer Giotto zeyde, dat het meer als genoeg was, om aen den
Paus te vertoonen, en dat hy zien zoude, of men \'t zouw kennen. Den anderen
vertrok onvernoegt, doch vertoonde dit echter onder de teykeningen, tot groot
vernoegen en verwondering van den Paus, en alle verstandigen, als zy verstonden,
hoe Giotto zijn O zonder passer gemaekt hadde, waer op hy ook tot Romen ontboden wiert. En hier uit wies het spreekwoort, datmen tegens volk van grof deeg gebakken, 
gemeenlijk zeyde: Gy zijt ronder dan de O van Giotto. Maer om wederom tot de [[2:Spreekwoort]] trekken van Apelles en Protogenes te komen, Karel Vermander geeft \'er, mijns
bedunkens, beter oordeel van. My dunkt niet, zegt hy, dat dit slechte recht uitgetrokke
linien of streeken (gelijk veele meenen, die geen Schilders en zijn) geweest zijn,
maer eenigen omtrek van een arm of been, of wel eenige tronie van ter zijden, of
iet dergelijx, welkers omtrek zy zeer net hebben getrokken, en t\' sommiger plaetsen
door malkanders trek met de verscheidene verwen heenen, dat hier doorklieven van Pliniius zal geheeten weezen, gelijk de geleerden, die geen goet verstant van onze konst hebben, daer ook onverstandich van schrijven en spreeken. En mijn meeninge bevestich ik hier mede, dewijl Plinius getuigt, dat\'er de geene, die de Schilderkonst verstonden, grootelijx van verwondert en verbaest waren: waer door wel te verstaen is, dat het konstige omtrekken, en geen simpele linien waeren, die zoo uitnemende oppermeesters in onze konst tegen malkander om strijt getrokken hadden: want een rechte of kromme linie uit der hand heenen te trekken, zouw menich schoolmeester, schrijver, of een ander, die geen Schilder en is, dikwils veel beter doen, als de beste Schilder van de werelt. En zulx wort by den Schilders niet veel geacht; want daer toe gebruiktmen de ry of regel. Maer de konst verstandige verwonderen en ontzetten zich, wanneer zy zien eenen aerdigen en konstigen omtrek, die met een uitnement verstant behendich getrokken is, waer in de Teykenkonst ten hoogsten bestaet; maer de rechte linien zouden zy ongemerkt voor by gaen. Dus verre Vermander. 

Dans :Apelle et Protogène : le concours de la ligne(Lien)

, « Des différentes natures et sortes de peintures, et des façons de peindre » (numéro IX, 2) , p. 483-485

La bataille de traits entre Apelle et Protogène ne nous apparaît pas moins étrange. Ecoutez d’abord comment elle s’est déroulée. Attiré par la renommée de Protogène, Apelle se rendit à Rhodes pour se satisfaire de visu de ce qu’on lui avait dit de l’excellence de cet artiste. Débarqué et arrivé dans l’atelier, il ne trouva pas Protogène chez lui, mais seulement une vieille femme ainsi qu’un tableau préparé sur un chevalet. Il voulut alors s’en aller. Mais la vieille lui de- manda de donner son nom afin qu’elle signifiât à son maître qui l’avait demandé. Apelle prit donc un pinceau avec de la couleur et traça avec une ligne admirable et fine, disant : explique-lui que c’est cet homme qui le cherche. Puis il partit. Lorsque Protogène fut de retour, qu’il eut entendu la femme et ce qui s’était passé, il vit l’œuvre et reconnut aussitôt qu’il devait s’agir d’Apelle : il est impossible, disait-il, que quelqu’un d’autre qu’Apelle puisse faire une ligne aussi parfaite. Mais il prit lui-même un pinceau, avec une autre sorte de couleur, et coupa la ligne d’Apelle d’un trait beaucoup plus mince encore. Repartant, il prescrit alors à la vieille femme de la montrer à l’étranger s’il revenait, et de dire que c’était la main de l’homme qu’il cherchait. Les choses se passèrent comme cela, car Apelle revint et eut presque honte de se voir surpassé. Il refendit encore les lignes précédentes d’une troisième couleur, si bien que Protogène dut se reconnaître vaincu. Il courut jusqu’au port afin de rechercher Apelle et, comme il convient aux artistes de noble caractère, l’accueillit avec amabilité et l’hébergea poliment. Et ce tableau, où il n’y avait rien d’autre que ces trois traits, et duquel l’on ne voyait rien de loin, a longtemps été conservé et accroché dans le palais de César, parmi les plus excellentes œuvres des plus grands maîtres, où il fut aussi détruit lors d’un incendie, avec les autres œuvres, du temps de Pline.

Cette histoire, toutefois, ne nous permet pas de comprendre avec certitude quel était le tour de main et le maniement de pinceau des anciens. Certains croient que ce tableau n’était constitué que de fines lignes, des lignes, comme le dit Junius, qui avaient été doucement tracées d’une main prompte et légère et qui étaient coupées le plus subtilement par des lignes d’autres couleurs. Ceux-là mettent tout le mérite de cette peinture dans le maniement du pinceau, à ne pas considérer supérieur au O de Giotto qui me revient justement en tête. Lorsque le pape Benoît IX eut l’intention de faire faire quelques œuvres dans l’église de Saint-Pierre, il envoya un courtisan rendre visite aux peintres de Sienne, de Florence et d’ailleurs, et leur demander quelques dessins à montrer à Sa Sainteté. Ce courtisan arriva finalement auprès du spirituel Giotto. Il lui demanda un dessin de sa main. Giotto prit une feuille de papier sur laquelle il traça, avec un pinceau, le bras s’attachant contre son côté pour faire ainsi un compas, avec la main tournant, un rond si soigneusement tracé qu’il en était merveilleux. Ayant fait ce dessin, il le donna au courtisan, tout souriant, en lui disant : vois donc ce dessin. Se supposant moqué, l’autre s’en s’indigna. Mais Giotto lui dit que ce dessin était plus que suffisant pour être montré au pape, et qu’il verrait si on le reconnaîtrait. L’autre partit insatisfait. Mais il le montra toutefois, parmi d’autres dessins, pour la grande satisfaction et admiration du pape et de tous les gens intelligents, lorsqu’ils comprirent com- ment Giotto avait fait son O, sans compas. C’est ainsi que le peintre fut appelé à Rome. Et de là vint le dicton que l’on disait habituellement face à des gens grossiers : vous êtes plus rond que le O de Giotto.

Mais pour en revenir aux traits d’Apelle et de Protogène, Carel van Mander en donne, selon moi, un meilleur jugement. Je ne pense pas, dit-il, que ce tableau était constitué par de médiocres lignes ou des traits tracés tout droits – comme le supposent beaucoup qui ne sont pas des peintres – mais par quelque contour d’un bras ou d’une jambe, ou bien quelque visage vu de profil, ou quelque chose de semblable dont ils ont très soigneusement tracé le contour, et qui était à certains endroits traversé par d’autres traits avec des couleurs variées, qui doivent être ce que Pline appelle des « coupures », à la façon de ces savants qui, n’ayant point de bon entendement de notre art, y sont aussi ignorants pour en écrire et en parler. Et je confirme ici mon opinion par le fait que Pline témoigne que ceux qui comprenaient la peinture en étaient grandement admiratifs et étonnés. Par quoi l’on peut bien comprendre qu’il s’agissait de contours habiles et non de simples lignes que des grands maîtres si excellents en notre art avaient tracés pour s’affronter l’un l’autre. Tracer à main levée une ligne droite ou une ligne courbe, en effet, beaucoup de maîtres d’école, d’écrivains, et d’autres encore qui ne sont pas peintres le font souvent mieux que le meilleur peintre du monde. Et ce genre de chose n’est pas beaucoup estimée par les peintres car, pour cela, on peut utiliser un réglet ou une règle. Mais ceux qui comprennent l’art sont émerveillés et stupéfaits de voir un contour charmant et habile, adroitement tracé avec une excellente intelligence, et en lequel consiste un grand art de dessin, mais négligent et ne prêtent pas attention à des lignes droites. Voilà pour Van Mander.

, « Van de derde vrucht der Konst, dat is, wat eer en glory door haer te bekomen is » (numéro IX, 6) , p. 360

Een eerlijke faem en een loflijk gerucht, dat tot in de volgende eeuwen nagelaete.
deurdringt, heeft de glory ziekste gemoederen vernoegt; en te meer, als zy wisten,
 dat men zelfs haer geringste werken wegens de beroemtheyt haers naems zou in
eeren houden. Want om des naems wille is den Rhodiaenschen doek, daer den
trekstrijt van Apelles en Protogenes op geschiet was, schoon’er maer drie gebogen
linien op stonden, van al de werelt met verwonderinge bezichticht, en onder de
grootste rariteyten tot Roma gevoert, en in’t Paleys van Cesar bewaert, tot dat den brant het gebouw en de konst daer inne vernietichde. [[4:suite : tableaux inachevés]]

Dans :Apelle et Protogène : le concours de la ligne(Lien)

, « Du troisième fruit de l’art – des honneurs et de la gloire qu’il faut attendre grâce à lui » (numéro XI, 6) , p. 516

Une honorable renommée et une rumeur louable qui traverse les siècles suivants satisfont les âmes les plus assoiffées de gloire, et plus encore lorsqu’elles prennent conscience du fait que l’on honore les moindres de leurs œuvres parce que leur nom est célèbre. C’est en effet par amour du nom que la toile rhodienne sur laquelle avait eu lieu la bataille de traits entre Apelle et Protogène (alors que seules trois lignes courbes s’y trouvaient) fut contemplée avec émerveillement par le monde entier, qu’on l’apporta parmi les plus grandes raretés à Rome et qu’elle fut conservée dans le palais de César, jusqu’à ce qu’un incendie n’anéantît l’édifice et l’art qui se trouvait à l’intérieur.

, « Van’t Hair en Kleedy » (numéro VI, 7) , p. 229

By welgeschilderde naekten voegen ook aerdich gekoloreerde kleederen, op dat uwe beelden daer door te meerder welstant mogen genieten. Indien gy Vorstinnen uitbeelt, zoo laetze vry in zijden gewaet en met paerlen en edele gesteenten schitteren; Maer zie toe, dat u niet en geschiede als Apelles [[2:Rijke kleederen]] Discipel, die Helena schilderende haer zoo opschikte, dat Apelles het stuk [[2:Helena]] ziende, zeyde: Zeker, gy hebt deeze prinsesse rijk geschildert, in steê van schoon. Waerom men ook naderhant dit stuk de goudtrijke, in plaets van de schoone Helena, genoemt heeft. 
Lust u den Turkschen Sultan in zijn pracht te verbeelden? zoo schilder hem in’t wit Satijn of zilver laken met groen vermengt, en met groote bloemen doorwrocht. Stel hem den hoogen Tulbant met geschilderde veeren op’t hooft.

Dans :Apelle : Hélène belle et Hélène riche(Lien)

, « Des cheveux et des vêtements » (numéro VI, 7) , p. 363-364

Des vêtements de soie, de perles et de pierres précieuses. Mais veillez à ce qu’il ne vous arrive pas ce qui est advenu au disciple d’Apelle qui, en peignant Hélène, la para tant qu’Apelle, qui vit l’œuvre, lui dit : il est certain que vous avez peint cette Hélène plus riche qu’elle n’est belle. C’est pour cette raison égale-ment que cette œuvre fut nommée plus tard l’Hélène dorée plutôt que la Belle Hélène. Si vous souhaitez représenter le sultan turc dans son luxe, peignez-le dans du satin blanc, ou dans des étoffes d’argent mêlées de vert. Faites-y de grandes fleurs, et posez sur sa tête un haut turban avec des plumes peintes.

, « De derde waerneming, in’t uitbeelden van een Historie, is d’omstandige gelegentheit oprecht te vertoonen. En voor eerst op wat tijdt de zaeke geschiet is » (numéro IV, 1) , p. 125

De tijd geeft ons ook verscheyden weder, ’t welk ook dikwils nootzaeklijk is in Schildery t’onderscheyden, en met goet beleyt op storm en onguere tijdt, als ook op den aert van schoon weder acht te geven. Ambrozius Laurenzetti was d\'eerste, die tempeest, regen, en onweer, wederom heeft beginnen na te bootsen. Waer in Apelles by de ouden, door zijn stukken,[[2:Storm en onweer]] die Brontes, Astrapes, en Ceraunobolus genoemt wierden, zeer geroemt is geweest. Naderhandt heeft den ouden Jakob Palma, in Sint Mark tot Venetien, een heerlijke Schipstorm een gruwzaem Zee-onweder, met grooten aendacht uitgebeelt; brengende in de beuyige lucht de windgoden al blazende, die den voortgang van’t Schip, dat Sint Markus lijk voert, en door de schuimende golven met kracht van riemen heenen snuift, schijnen te willen beletten. Hier speelt de behendicheyt des Schippers, ’t buigen der riemen door de kracht der roeyers, ’t gewelt der winden, ’t beweegen en breeken der baeren, ’t blixemen uit den Hemel, en des Schilders hooge geest, zoo wonderlijk deur malkander, dat het geheele stuk in’t aenzien schijnt te bewegen. Onzen Aert van Leyden heeft ook in’t schilderen van’t Schipken Petri zijn gedachtenis vereeuwicht: en de brave Rubens heeft het ook zijn arbeyt waerdich geacht, Zee-en Land-onweder vervaerlijk af te beelden

Indie’t u lust een stormwindt te verbeelen,

Zoo buig’t geboomt, en laet de takken speelen,

Laet regenen, laet vry den blixem slaen,

En masteloos een Schip te gronde gaen:

Dat ongeluk en zal toch niemand schaeden,

[[2:Schoon weeder]] Maer liever zach ik dartle Nimfjes baeden,


By Zomerdagh, in een Kristalle bron:


Een schoon Paleis staen blikren in de Zon:

Het wit gewolkt in’t schoon Lazuer verspreyen:

En aerdich volk zich in een beemd vermeyen.

Want al wat in natuer het oog vernoegt,

Heeft ook al’t geen een Schildery best voegt.

Dans :Apelle et l’irreprésentable(Lien)

, « Troisième observation pour la représentation d’une histoire : en montrer honnêtement la situation circonstanciée et, tout d’abord, le temps du sujet » (numéro IV, 1) , p. 235

Le temps nous offre également des climats très divers. Il est souvent nécessaire de les différencier en peinture et, avec beaucoup de circonspection, de prêter attention à la tempête et au mauvais temps tout comme à la nature du beau temps. Ambrogio Lorenzetti fut le premier à avoir recommencé à imiter la tempête, la pluie et l’orage, après qu’Apelle avait été très célébré chez les anciens pour ses œuvres nommées Brontès, Astéropès et Céraunobolos. Plus tard, à San Marco de Venise, Jacopo Palma l’Ancien a très attentivement représenté un splendide navire dans une tempête, en un abominable orage maritime, amenant dans les airs tempêtueux les dieux du vent qui soufflaient fort et semblaient vouloir entraver le voyage du navire transportant le corps de saint Marc et se frayant un passage à la force des rames à travers des vagues écumantes. On y voyait le marin agile, les rames courbées par la force des rameurs, les vents violents, les mouvements et les brisures des flots, les éclairs du ciel et le grand esprit du peintre, si admirable pour chacun que toute son œuvre semblait se mouvoir quand on la regardait. Le nom de notre Aert van Leyden est également resté éternellement gravé dans la mémoire de chacun parce qu’il avait peint le petit bateau de Pierre. Ce fut aussi le cas de l’honnête Rubens, qui a considéré qu’il était digne de son œuvre de représenter de dangereux orages de mer et de terre.

Si vous désirez représenter un vent tempêtueux,

Courbez les arbres, faites jouer les branches,

Pleuvoir, zébrer les éclairs


Et sombrer des navires sans mât.

Mais que ces malheurs ne nuisent à personne.


Et je verrais volontiers de folâtres nymphes se baigner,


En un jour d’été, dans une source cristalline,


Un beau palais étinceler sous le soleil,


Des nuages blancs se disperser dans le bel azur


Et de charmantes figures gambader dans une prairie.


En effet, tout ce qui dans la nature satisfait l’œil a également

Tout ce qu’il faut pour se joindre au mieux à une peinture.

, « Van veelerley Licht » (numéro VII, 2 ) , p. 259

[[2:Van Blixem]] Blixemen weerlichten geven somtijts brandige, maer meest blaeuwe lichten,
 zwaer om uit te beelden, ’t welk nochtans van groote meesters niet ontzien is: want men vertelt van Apelles, dat hy weerlichten, Blixemen, en donderende
onweeren overwonderlijk uitbeelde. En deze stukken wierden Brontes, Astrapes,
 en Cerannobolus genoemt.

Dans :Apelle et l’irreprésentable(Lien)

, « De toutes sortes de lumières » (numéro VII, 2) , p. 398

Les éclairs et les foudres donnent des lumières parfois enflammées, mais la plupart sont bleues. Elles sont difficiles à représenter. Toutefois, les grands maîtres ne les ont pas ignorées. On raconte en effet qu’Apelle a représenté très admirablement les foudres, les éclairs et le tonnerre, et que l’on a appelé ces œuvres Brontès, Astéropès et Céraunobolos.

, « Van de Handeling of maniere van schilderen » (numéro VI, 10) , p. 236

Maer om wederom van de beytelslagen tot de pinseel streeken over te gaen, zoo zeggen wy in’t algemeen, dat zy gelukkich zijn, die met een wakkere hand, terwijl de geest noch onvermoeit is, hunne werken kunnen ten einde brengen; want hun komt Apelles roem toe, die van hem zelfs zeyde, dat hy hier in den noit voldanen Protogenes overtrof, dat hy van zijn werk wist af te scheiden,’t welk den anderen zwaer viel; want hy zeeven jaeren over zijnen Jalysus bezich was; schilderende zijn dingen dikwils viermael over. Veelen mochten nu Apelles wel in’t afscheiden van hun werk navolgen.

Dans :Apelle et la nimia diligentia(Lien)

, « Du tour de main, ou de la manière de peindre » (numéro VI, 10) , p. 371

Mais pour, après les coups des ciseaux, en revenir aux touches du pinceau, nous dirons de façon générale que ceux qui, d’une main vive (tant que leur esprit n’est pas encore las), peuvent achever leurs œuvres ont de la chance. Il leur revient en effet la célébrité d’Apelle qui disait de lui-même qu’il avait en cela surpassé le toujours insatisfait Protogène parce qu’il savait se séparer de son ouvrage, contrairement à Protogène, qui fut occupé durant sept années à son Ialysos et qui peignait souvent certaines choses à quatre reprises. Beaucoup devraient maintenant imiter Apelle dans sa façon de se séparer de son ouvrage.

, « Van de Handeling of maniere van schilderen » (numéro VI, 10) , p. 239-240

[[2:Zeuxis antwoort]] Daerom besteede Phidias tijts genoeg in zijne beelden, op dat zijn konst het marber
mocht verdueren, jae hy bleeflang bezich over Minerves pantoffel, Plutarchusvertelt, dat als Agatharchus zich van zijn gezwint schilderen beroemde, [[2:Deurwrochte Schildery]] Zeuxis hier tegen zeyde: En ik beroem my, lang met mijn werk bezich te zijn. Want de schierlijke rasheit en geeft geen bestandige schoonheyt, maer gestadigen arbeyt
en lankheyt van tijdt geeft aen het werk kracht en duerzaemheyt. ’t Welk men wel
waerachtich vind; want vaerdige Schildery is gemeenlijk’t versterven en verschieten
onderworpen: ook zoo zietmen veele stukken der ouden, die met tijdt en vlijt zijn uitgevoert, welke noch als nieuw en versch gedaen schijnen te zijn, daer veele der
nieuwe byna als deur ouderdom vergaen zijn. Daerom zegtmen dat Protogenes zijn beste werken als tegen de oudtheyt gewapent heeft, met dat hyze viermael
met volle verwen overschilderde, op dat, wanneer de bovenste begosten te
verdwijnen, het onderfte werk wederom in volle luister verscheen. Leonardo da Vinsi zegtmen, dat over zijn schoone Mona Lisa vier jaeren bezich was, en haer noch
onvoldaen liet, hy had de minste deeltjes, die de natuer heeft, in haere tronie waergenomen; in het waterachtich blinken der oogen zachmen de kleynste adertjes,
de hairtjes aen d’oogen en winkbraeuwen haere byzondere eygenschappen: men
speurde de zweetgaetjes in het teedere vel: en in de keelput, onder den hals,
zachmen, zoo’t scheen, de pols speelen. Zeker dit kan in leevens groote eenigen
roem waerdich zijn: maer sommige heeft tans den lust tot netticheyt zood anich verleyt, dat zy, zelfs in tweespannebeelden, dergelijke bynae onzienlijke dingen zinneloosselijk bestaen uit te beelden. Deurwrochte werken zijn in’t gemeen beziens waerdich, zegtmen, om dat den konstenaer, tijdt van beraet hebbende, daer in al zijn krachten te werk leyt. Eufranor van Istmos heeft zijn heerlijke werken al zijn leeven lang zoeken te verbeteren: maer of deze verbetering in de netticheit bestaen heeft, staet aen te twijfelen. Want men zelfs met goede reeden te vermoeden heeft, dat de heerlijke stukken van Protogenes, boven geroert, door haere netticheyt ontsiert waren: dewijl Apelles zeyde, dat’er de gratien, die haer ten Hemel mochten voeren, in ontbraeken. Wat my belangt, ik geloof datmen de gratien uit zijn werk wech drijft, als men het te dikwils over schildert. Deze zuivere en Hemelsche Godinnen willen, zoo’t schijnt, niet beplamoot zijn.

Dans :Apelle et la nimia diligentia(Lien)

, « Du tour de main, ou de la manière de peindre » (numéro VI, 10) , p. 374-375

C’est la raison pour laquelle Phidias consacrait suffisamment de temps à ses sculptures, afin que son art pût faire durer son marbre, et qu’il resta même long- temps occupé à travailler sur la pantoufle de Minerve101. Plutarque raconte que, lorsque Agatarchos se vanta de peindre lestement, Zeuxis répondit contre cela : moi, je me glorifie de rester longtemps occupé à mon œuvre. Car la vitesse précipitée ne donne aucune beauté durable. En revanche, le travail continuel et la lenteur donnent à une œuvre de la force et de la durabilité, et l’on considère que cela est vrai. Une peinture prompte est en effet facilement soumise à la corruption et à la décoloration. C’est pourquoi l’on voit de nombreuses œuvres des anciens réalisées en y consacrant du temps et du zèle qui semblent encore avoir été faites récemment et paraissent fraîches, tandis que beaucoup des nouvelles sont presque corrompues comme sous l’effet de l’âge. C’est la raison pour laquelle on dit que Protogène semble avoir armé ses meilleures œuvres contre la vieillesse en les peignant à quatre reprises, avec des couleurs vives, afin que, quand la couche du dessus commencerait à s’effacer, l’œuvre de la couche inférieure réapparaisse dans tout son lustre. On dit que Léonard de Vinci fut occupé à sa belle Mona Lisa pendant quatre années et qu’il l’a encore laissée inachevée. Il avait observé dans son visage les moindres petites parties de la nature. Dans les scintillements humides de ses yeux l’on voyait les plus petites veines, les petits cils des yeux et les sourcils avec leurs propriétés spécifiques. On remarquait les gouttelettes de sueur sur sa tendre peau, et sur sa gorge, sous le cou, on avait l’impression de voir battre le pouls. Il est certain qu’une telle œuvre mériterait à son auteur d’être immensément célèbre. Mais certains ont, de nos jours, tant été tentés par ce désir de fini qu’ils ne font désormais que représenter des choses identiques, presque invisibles et inutiles, même dans des figures hautes de deux empans. Les œuvres travaillées sont ordinairement dignes d’être considérées, dit-on, parce que le peintre, ayant le temps de la réflexion, y a utilisé toutes ses forces. Euphranor de l’Isthme a cherché toute sa vie durant à améliorer ses nobles œuvres, mais l’on peut douter que cette amélioration a également consisté dans le fini. En effet, on a même de bonnes raisons de supposer que les nobles œuvres de Protogène citées plus haut ont été disgraciées par leur fini, puisqu’Apelle disait que les grâces qui auraient pu les élever jusqu’au ciel leur manquaient. Pour ce qui me concerne, je crois que l’on détourne les grâces de leur œuvre lorsqu’on repeint trop souvent. Il semble que ces pures déesses célestes ne veulent pas être trop souvent sollicitées.

, « Vervolg van’t voorgaende » (numéro VIII, 10) , p. 320-321

Men moet zich ook wel wachten, als eens zijn best gedaen heeft, alles te willen veranderen. Zy zijn zeer ongelukkich, die’t geen hun in’t eerste wel gevalt, t’elkens wederom verwerpen, en iets geheel van’t vorige verschillende by de hand neemen. Want zy doen haer verstand door een verkeert misvertrouwen grootelijx te kort, zoo dat ik naeulijks weet, of hy, dien al wat hy doet wel aenstaet, of dien niets met allen vernoegt, wijtst verdoolt is. Den over-naerstigen bootseerder Apollodorus kreeg somtijts zoo quaeden gevoelen van zijn eygen werk, dat hy veeltijts zijne volmaekte beelden aen stukken sloeg; waerom hy onder de wandeling den dollen Apollodorus genaemt wiert. Callimachus mede altijts zijn werk verbeteren willende, maekte’t arger, en wiert daerom Kakoziteknus gebynaemt. Zijn werk al te zeer te pijnigen maekt het zelve zwaermoedich, het is ook onmogelijk dat de viericheyt des geests alrijts eeven fris zouw blijven. Apelles beroemde zich, dat hy Protogenes daer in overtrof, dat hy van zijn werk kon afscheiden. Het is een meesterlijk teyken, als iemant de deugden, die hy in’t begin in zijn stuk gebracht heeft, tot den eynde toe kan bewaeren. Het geen alreede wel is, behoeft geen verbetering, en die het geen, dat goet is, ongeschonden laet, geeft te kennen dat hy’t verstaet. Daerom hebben groote meesters ook wel dingen, die in’t eerste aenleggen een gelukkige welstant hadden, onopgemaekt gelaten, van vreeze dat zy die zouden bederven. Zoo kan’t ook gebeuren dat de grondverwe uwes doeks of paneels in\'t koloreeren te pas komt, en met eenige duwkens geholpen, uwen arbeyt verlicht.

Dans :Apelle et la nimia diligentia(Lien)

, « Suite du chapitre précédent » (numéro VIII, 10) , p. 469-470

De même, il faut bien se garder, une fois que l’on a fait de son mieux, de vouloir tout changer. Très malheureux sont ceux qui rejettent à nouveau et à chaque fois ce qui leur a d’abord bien plu et entreprennent quelque chose de totalement différent de ce qu’il avait fait précédemment. Parce qu’ils n’ont pas confiance en eux-mêmes, ils lèsent en effet grandement leur entendement, si bien que je me demande qui est le plus perdu : celui qui aime bien tout ce qu’il fait ou celui qui n’est satisfait de rien de tout ce qu’il fait. Le très assidû modeleur Apollodore ressentait parfois de si fâcheux sentiments à l’égard de sa propre œuvre qu’il réduisait souvent en morceaux ses parfaites sculptures. C’est pourquoi, dans la vie quotidienne, on le nommait « Apollodore le fou ». Cherchant aussi à améliorer constamment son œuvre, Callimaque la gâtait et était également surnommé kakozitechnos. Travailler trop son œuvre, c’est la rendre triste. Et il est également impossible que le feu de l’esprit reste toujours également vif. Apelle se vanta d’avoir en cela surpassé Protogène, en étant capable de se séparer de son œuvre. C’est un signe de maîtrise que de pouvoir conserver dans son œuvre et jusqu’à la fin les qualités que l’on y a mises au début. Ce qui est déjà bon n’a pas besoin d’être amélioré, et celui qui laisse intact ce qui est bon montre qu’il le comprend. C’est pourquoi les grands maîtres ont bien laissé inachevées les choses qui avaient d’emblée une heureuse beauté d’ensemble, de peur de les gâter, comme il peut arriver également que la couleur de fond de votre toile ou de votre panneau convienne à votre coloris et, aidée de quelques petites touches, vienne soulager votre travail.

, « Hoe de Schoonheyt by d’ouden is betracht » (numéro VIII, 3) , p. 289

[[4:suit Zeuxis Hélène]] [[8: voir aussi Apelle et Campaspe]] Apelles bracht de vermaerde Lais, eer zy noch volwassen was, dikwils te pas. Van gelijken Phryne en Campaspe, op de welke hy zoo ge weldich, om haer uitnemende schoonheit, verliefde, dat Alexander, dieze ook beminde, uit edelmoedigheit, haer aen hem overliet; op dat hy met ruste, de uit der Zee opklimmende Venus, by de Grieken Anadyomene genoemt, na haer mocht voltrekken. welk stuk hy ook zoodanich uitvoerde, dat, toen her lang daer na, onder aen een weinich verdorven was, geen Schilder zoo stout te vinden was, die het dorst ondernemen te verhelpen. Andere Schilders hebben de schoone Gratina, Theodota, en meer andere vermaert gemaekt. Zy onderscheyden ook den landaert, want zy vonden meer schoonheit in d\'Abderitaenen, als in andere, dies
zy die meest in haere werken gebruikten. Want men vint volken en gestachten, die andere in schoonheyt overtreffen.

Dans : Apelle, Praxitèle et Phryné(Lien)

, « Van de Verwen » (numéro VI, 3) , p. 220

Dat wy dan onze gedachten eerst over de enkele verwen laeten gaen, zal niet vruchteloos zijn.

[[2:Datmen de natuer en kracht der verwen behoort te kennen, eermen in de breekingen zeker gaen kan]] Het is t’eenemael onmogelijk, zegt Hermogenes, datmen de vermenging der
dingen grondich zouw kunnen verstaen, voor men een byzondere kennisse van elk vermengbaer ding heeft. Indien iemant een graeuwe of middelverwe, ofliever tusschekleur (of mezetinte) na den eysch zijns werks zoekt, zoo is’t hem van noode, dat hy de natuer van de donkere en lichte verwen kent, om de waerachtige breekinge te voorzien. D’ Oude zegtmen, dat maer vier verwen gebruikten. Apelles, Echion, Melanthius, en Nikomachus, hebben haere wijtberoemde werken, zegt Plinius, alleen met vier koleuren gemaekt, en nochtans wiert elk byzonder tafereel, voor den schat van een gansche stadt verkocht.

Dans :Apelle et la tétrachromie(Lien)

, « Des couleurs » (numéro VI, 3) , p. 353

Il ne nous sera donc pas inutile de laisser nos pensées aller tout d’abord vers les couleurs simples. Il est absolument impossible, en effet, dit Hermogène, de pouvoir complètement comprendre le mélange des choses si l’on n’a pas préalablement une connaissance particulière de chacune des choses que l’on mélange. Si quelqu’un cherche à produire une couleur grise ou moyenne, ou plutôt ce que l’on appelle une demi-teinte ou « mezzotinte », en fonction de ce qu’exige l’œuvre, il lui est nécessaire de connaître la nature des couleurs sombres et claires afin de prévoir quel mélange en ressortira vraisemblablement. Les anciens, dit-on, n’utilisaient que quatre couleurs. Apelle, Aétion, Mélanthius et Nicomaque n’ont réalisé leurs très célèbres œuvres, dit Pline, qu’à l’aide de quatre couleurs. Et néanmoins chaque tableau particulier se vendait pour le prix du trésor de toute une ville.

, « Hoe de Schoonheyt by d’ouden is betracht » (numéro VIII, 3) , p. 289

[[4:suit Zeuxis Hélène ; voir aussi Apelle et Campaspe ; Apelle Vénus et Phryné]] Apelles bracht de vermaerde Lais, eer zy noch volwassen was, dikwils te pas. Van gelijken Phryne en Campaspe, op de welke hy zoo ge weldich, om haer uitnemende schoonheit, verliefde, dat Alexander, dieze ook beminde, uit edelmoedigheit, haer aen hem overliet; op dat hy met ruste, de uit der Zee opklimmende Venus, by de Grieken Anadyomene genoemt, na haer mocht voltrekken.

Dans :Apelle, Vénus anadyomène (Lien)

, « Comment la beauté a été recherchée par les anciens » (numéro VIII, 3) , p. 433

Apelle s’est souvent servi de la fameuse Laïs, avant qu’elle n’atteigne l’âge adulte, tout comme de Phryné et de Campaspé, dont il tomba si vivement amoureux de l’excellente beauté qu’Alexandre, qui l’aimait également, la lui céda, par magnanimité, afin qu’il pût en toute tranquillité peindre d’après ses traits la Vénus sortant de la mer, appelée par les Grecs Anadyomène.

, « Vervolg van’t voorgaende » (numéro VIII, 10) , p. 319-320

[[2:Niet te snorken.]] Wijders van zijn eygen konst vermetelijk te snorken, past geen edel gemoed:
 d’oude Meesters ontzagen zich op hare stukken te schrijven datze gedaen of opgemaekt waren; ja men vond boven de drie stukken niet, meent [[2:d’Oude schreven zelden fecit, maer meest faciebat; Om altijt te mogen verbeteren.]] Plinius, daer, Apelles fecit, Apelles heeft het gemaekt, op stond. Maer wel veele met het opschrift van, Apelles faciebat, Apelles maekte dit stuk werks. Als of hy noch daer af en aen kon gaen, als’t hem geliefde. Want het en behoort een Schilder nimmermeer te verveelen zijn werk beter en beter te maeken. [[4:suite: Apelle et cordonnier]]

Dans :« Apelles faciebat » : signatures à l’imparfait(Lien)

, « Suite du chapitre précédent » (numéro VIII, 10) , p. 468-469

En outre, il ne convient pas qu’une âme noble vante témérairement son propre art. Les anciens maîtres refusaient d’écrire sur leurs œuvres qu’elles étaient faites ou achevées. Et l’on ne trouva pas plus de trois œuvres, affirme Pline, où était écrit Apelles fecit (Apelle l’a fait), mais un plus grand nombre avec l’inscription Apelles faciebat (Apelle faisait cette œuvre), comme si le peintre avait pu encore y ajouter ou enlever quelque chose, si cela lui avait plu. Il ne convient pas, en effet, qu’un peintre se lasse d’améliorer sans cesse son œuvre. [[4:suite : Apelle et cordonnier]]

, « Van de hartstochten en driften des gemoeds: Zijnde het eerste lit in de tweede waerneminge; te weten van de daed der Historie » (numéro III, 8) , p. 109

Aristides Thebanus was den eersten, die de hartstochten en beroeringen des gemoeds in zijn tronien vertoonde. Hy beelde een gewond leggende vrouwe in een overrompelde stadt uit, die haer kruipend zuigkind van hare bebloede borsten zoogt af te weeren, daer de flaeuwicheit in’t sterven, de moederlijke voorzorge, kommer en droef heit, een yders verwondering verwekte.

Dans :Aristide de Thèbes : la mère mourante, le malade(Lien)

, « Première partie de la deuxième observation 
concernant l’action de l’histoire : les sentiments et les passions de l’âme » (numéro III, 8) , p. 213

Aristide de Thèbes fut le premier à montrer les passions et les mouvements de l’âme dans ses visages. Il représenta une femme blessée, couchée au sol dans une ville assiégée, cherchant à écarter de ses seins ensanglantés son enfant qui rampait vers elle. Cette représentation de l’affaiblissement causé par la mort, de la précaution maternelle, de son souci et de sa tristesse suscita l’admiration de chacun.

, « Van de hartstochten en driften des gemoeds: Zijnde het eerste lit in de tweede waerneminge; te weten van de daed der Historie » (numéro III, 8) , p. 114

Aristides beelde een smeekenden uit, dat het hem zelf aen de stemme niet enscheen te ontbreken.

Dans :Aristide de Thèbes : la mère mourante, le malade(Lien)

, « Première partie de la deuxième observation 
concernant l’action de l’histoire : les sentiments et les passions de l’âme » (numéro III, 8) , p. 218

Aristide représenta un Suppliant auquel pas même la voix ne semblait manquer.

, « De tweede vrucht der konst. Winst en Rijkdom » (numéro IX, 5) , p. 351-352

Hoor nu, hoe rijkelijk men somtijts de Schilderyen betaelt heeft. [[2: Konst wel betaelt ]] Kandaule Koning van Lydien heeft een Tafereel van Bularchus tegen gout opgewogen.

Dans :Bularcos vend ses tableaux leur poids d’or(Lien)

, « Le deuxième fruit de l’art. Gain et richesse » (numéro IX, 5) , p. 506-507

Ecoutez maintenant avec quelle richesse des peintures ont parfois été payées. Candaule, roi de Lydie, a payé un tableau de Bularchos avec son poids en or.

, « Van de dryderley graden der konst » (numéro III, 3) , p. 76-77

[[7:voir le reste dans Pireicus]] Maer om dit eenichzins [[2:En zalving]] te zalven, zoo zeggen wy met
 Plutarchus, dat wy de Schilderye van een Haegdisse, van een aep, van een alderleelijksten Thersites tronie, jae’t alderafschuwelijkste en verachtste, als’t 
maer natuerhjk is, met lust en verwonderinge aenzien, en zeggen, hoewel men het
leelijke en mismaekte niet schoon, noch het slechte heerlijk kan maeken, dat leelijk
nochtans mooy wort, door zijne natuerlijkheyt, en ten aenzien van de naevolginge,
de zelve lof verdient die men aen’t uitgelezenste schuldich is te geven.

Dans :Cadavres et bêtes sauvages, ou le plaisir de la représentation(Lien)

, « Des trois degrés de l’art » (numéro III, 3) , p. 170-171

Mais pour nuancer quelque peu ces propos, nous dirons également, avec Plutarque, que c’est du plaisir et de l’émerveillement que nous ressentons lorsque nous contemplons la peinture d’un lézard, d’un singe, du très laid visage de Thersite et même de la chose la plus monstrueuse et la plus abjecte qui soit, et qui, cependant, semble naturelle. Et nous affirmons que, même s’il n’est pas possible de rendre beau ce qui est laid et difforme ou de donner de l’éclat à ce qui est mauvais, le laid peut néanmoins devenir joli s’il est naturel. Et au regard de l’imitation, il doit pouvoir mériter les mêmes éloges que celles qu’il faut accorder aux œuvres les plus exquises.

, « Van’t begin, opgang, en ondergang der Schilderkonst » (numéro VII, 1) , p. 245

[[4:suit peintres archaïques]] En de stokbeelden, voor de tijden van Dedalus, waren
zeer lomp en grof, met gesloten oogen, neerhangende armen, saemgevoegde
beenen, en zonder eenige kunst. Ja zoo, datmen de mannen van de vrouwen niet
en konde onderkennen, tot dat eenen Eumarus, alles na’t leven doende, het
onderscheyt van kunne in zijn werken deede zien.

Dans :Dédale et l’invention de la sculpture(Lien)

, « Du début, de l’essor et du déclin de l’art de peinture » (numéro VII, 1) , p. 382-383

Et avant l’époque de Dédale, les sculptures en pied étaient très disgracieuses et grossières, avec des yeux clos, des bras ballants, des jambes jointes et sans aucun art, si bien que l’on ne pouvait différencier les hommes des femmes, jusqu’à ce qu’un Eumarès, faisant tout sur le vif, eût fait voir la différence de sexe dans ses œuvres.

, « Van het oogmerk der Schilderkonst; watze is, en te weeg brengt » (numéro I, 4) , p. 25

En zeker zy was outstijts, en is noch de bloeme van alle Konsten [[2:Bloem der konsten]] : Hierom rekenen onze Poëten haer af komstich
van Narcissus, die in een bloem verandert wiert. Want wat mach beter rijmen op der konsten, de schoone gestaltenis dezes jongelings, zich in de kristallijnklare fonteine
spiegelende, dan een konstich en wel geschildert beelt de natuer gelijkvormich.

Hierom [[2:Dochter der schaduwe]] noemen andere haer ook de schoone dochter van de schaduwe. Want
gelijk de schaduwe den uitwendigen omtrek der dingen onfeylbaer afpaelt, waer uit gezeyt wort, dat de Teykenkonst haer eerste begin nam, zoo beelt de
Schilderkonst de geheele natuer na.

Dans :Dibutade et la jeune fille de Corinthe(Lien)

, « De la fin de l’art de peinture » (numéro ch. 4) , p. 104

Et il est certain qu’il[[3:L’art de peinture.]] a été autrefois, et qu’il est encore, la fleur de tous les arts. Pour cette raison, nos poètes le pensent issu de Narcisse, qui fut changé en fleur. En effet, y a-t-il chose pouvant mieux aller avec la belle apparence de ce jeune homme qui se miroite à la surface d’une fontaine claire comme le cristal d’une figure habilement et correctement peinte, et de façon conforme à la nature ? C’est ainsi que d’autres disent aussi que l’art de peinture est comme la belle fille de l’ombre, car comme l’ombre détermine infailliblement le contour extérieur des choses dont, disait-on, l’art de dessin avait tiré ses origines, l’art de peinture imite aussi la nature dans son ensemble.

, « Van’t begin, opgang, en ondergang der Schilderkonst » (numéro VII, 1) , p. 245

Hier op verteltmen, dat zeeker Harder de schaduwen zijner schaepen allereerst met zijn staf in het zand teykende; en dat hy, alsze weg liepen, met vermaek haere beeltenissen op den grond zag, en daer door lust kreeg om deeze kunstgreep verder te vervolgen. En wijders: Dat de dochter van Deburatus, potbakker van Sycionien, de schaduwe van haer minnaers tronie van ter [[2:Was eerst zeer slecht]] zyden met een houtskoole op de muer trok, om zijn
gedaente, terwijl hy in den krijg was, gestadich voor haere oogen te behouden: dat de Vader dit beginsel opmaekte; en dat hier uyt de eerste schilderye wiert.
 [[4:suite : peintres archaïques]]

Dans :Dibutade et la jeune fille de Corinthe(Lien)

, « Du début, de l’essor et du déclin de l’art de peinture » (numéro VII, 1) , p. 382

On raconte à ce propos qu’un berger a été le tout premier à dessiner les ombres de ses moutons sur le sable, avec son bâton, et que, quand ces moutons allaient paître plus loin, il regardait avec plaisir leurs images sur le sol, grâce à quoi qu’il a eu envie de perpétuer cet artifice. Et l’on dit aussi que la fille de Dibutadès, un potier de Sicyone, traça sur un mur, à l’aide d’un fusain, l’ombre du visage de son amant, vue de côté, afin de conserver continuellement son aspect devant ses yeux alors qu’il était à la guerre, que le père améliora ces débuts, et que ce fut l’origine de la première peinture.

, « Van de minzaeme harmonie, of gevoeglijkcheyt en maetschiklijkheit in hoegrootheit » (numéro V, 3) , p. 184

[[2:Onvoeglijke en wanstaltige Monsters]] Maer dewijl wy i’t voorste Hooftdeel van wanstal der leeden, uit Horatius hebben
gerept, zoo zeg ik met Junius, dat het een konstenaer niet wel kan voegen, grillige wanschepsels, die de natuer niet en kent, aen een te klampen. Gelijk Vitruviuszegt, dat de verdorve gewoonte het daertoe gebracht hadde, datmen in de
grotissen veel eer gedrochten en monsters, dan eenige waerachtige dingen
vertoonde: tegen de gewoonte der ouden, die haer kamers, gaenderyen en
eetzaelen, met konstige naebootsingen van’t geene natuerlijk was, oppronkten. Hy
wil dat een schip een schip, een beelt een mensch, of een beest, of een bekent, of
immers natuerlijk gedierte zal gelijken. En hy is t’ onvreeden, datmen uit dingen, die
tegens de waerschijnelijkheyt strijden, vermaekschept. Daer zijn eenige te Romen,
 zegt Plutarchus, die goede Schilderyen en Statuen versmaeden, en op de
monstermart haeren tijdt besteden, met luiden zonder armen of beenen, of die drie
oogen, een struizen kop, of noch iets afzichtichlijker hebben, te bekijken; die zy
nochtans niet lange, zonder daer van te gruwen, kunnen zien. Zeker my walgt hier
van, en zelfs van de schriklijke monsters, die Lucianus in zijn alderonwaerschijnlijkste
waerachtige Historie uitbeelt, en in de lucht doet schermutsen. En zelfs kan ik my
niet vernoegen in’t bezien der Helsche gedrochten van den Helschen Breugel, 
Jeronimus Bos, of Zachtleven, hoe geestichze ook mogen geacht worde. Dewijlze
door haere al te onordentelijke gedrochtlijkheyt de natuer schijnen gewelt aen te
doen. Zeker de Hel der Poëten wort met bezadichder en stichtelijker
waerschijnlijkheid geopent; en schoonze verziert is, zoo draegtze de merkteykenen
van gebeurlijkheyt: gelijk te zien is by Virgilius, als hy dus opheft:

[[1:Eneas 6 boek]] In’t portael van Helleborg,


Den mond des afgronds, woont bedrukte rouw, en zorg,

Die’t hart verteert en knaegt.

Daer op hy dan zeer aerdig de verdere Helsche quaelen vervolgens beschrijft: [[1:Metam. 4. boek]] gelijk Ovidius die ook zeer zeedig en natuurlijk ten toon stelt, als hy dus simpelijk aenvangt:

Den duistren afgang nae de Hel is doodlijk koud,

Vergiftig, stinkend, en vol doornen menigvoud,


Daer langs de zielen, strax nae’t lichaemlijk ontbinden,

Gaen doolen, tot dat zy de [[1:Stigia Plutoos resident]] duizent poortstad vinden.

Dans :Grotesques(Lien)

, « De l’aimable harmonie, ou convenance et proportion des grandeurs » (numéro V, 3) , p. 309-310

Mais puisque, dans le chapitre précédent, nous avons parlé avec Horace de la difformité des parties, je dirais également, avec Junius, qu’il ne convient pas qu’un artiste représente des monstres bizarres que la nature ne connaît point. Comme le dit Vitruve, une coutume corrompue avait en cela conduit certains à peindre dans les grotesques plutôt des créatures et des monstres que des choses vraisemblables, contre la coutume des anciens qui paraient leurs chambres, leurs galeries et leurs salles à manger d’habiles imitations de la nature. Vitruve veut qu’un navire ressemble à un navire, une figure à un homme ou à une bête, ou à quelque chose de connu, ou pour cela à quelque animal naturel. Et il est hostile à ce que l’on s’amuse des choses qui vont à l’encontre de la vraisemblance. Il y en a quelques-uns à Rome, dit Plutarque, qui méprisent les bonnes peintures et statues, et qui consacrent leur temps, au marché aux monstres, à contempler des gens sans bras ou sans jambes, ou qui ont trois yeux, une tête semblable à celle d’une autruche, ou d’autres choses plus hideuses encore, qu’ils ne peuvent néanmoins regarder longtemps sans frémir d’horreur. Tout ceci me dégoûte vraiment. Même les monstres effroyables que Lucien représente dans sa très invraisemblable Histoire vraie et qu’il fait se battre dans les airs me répugnent. Et je ne peux pas davantage être satisfait d’envisager les monstres infernaux de Bruegel d’Enfer, de Jérôme Bosch ou de Saftleven, aussi spirituels qu’on puisse tous les estimer. En effet, ils semblent par leur incorrecte monstruosité faire violence à la nature. Les poètes ouvrent certainement l’Enfer avec une vraisemblance plus pondérée et plus édifiante, et quoiqu’il soit imaginaire, cet Enfer a tous les signes de la réalité, comme on peut le voir chez Virgile lorsqu’il fait ainsi s’élever :

Dans la porte de la citadelle infernale


La bouche du gouffre, où résident le Deuil abattu et le Souci

Qui bouleverse et ronge le cœur.

Il décrit ensuite très joliment les autres maux infernaux, tout comme Ovide qui les expose aussi avec beaucoup de décence et de naturel en commençant ainsi :

Le sombre chemin vers les Enfers est dangereusement froid.


Il est vénéneux, puant et empli d’épines par milliers.


Et tout au long de cette route les âmes délivrées de leur corps viennent

Également errer jusqu’à retrouver la millième porte de la ville.

(IV, 5), p. 140

Maer begeert gy groote Rivieren, daer de baren hol gaen, in uw [[2:Rivieren]] 
werk te pas te brengen ? Gy zoud somtijts dienen door eenich merkteyken het
zoet van het Zeewatet te doen kennen, gelijk Neacles dede, in zijn Scheepsstrijt tusschen d’Egypters en Persen: want als hy’t water van de Nijl, dat hy voorhad, van geen Zee-water kon onderscheyden, zoo maekte hy een drinkenden Ezel, op den oever, die van een Krokodil, bewooner van den Nijl, beloert wiert; l’t welk de plaets genoech te kennen gaf. Maer lust u, zat van vermaeklijkheden, de woedende Zee [[2:Zee]] van een veyligen oever aen te zien, laet de golven vry hol gaen, en de donkere
wolk de Schepen dreygen.

Dans :Néalcès et le crocodile(Lien)

, « Des paysages » (numéro IV, 5) , p. 253

Mais si vous désirez mettre dans votre œuvre, et comme il convient, de grandes rivières où s’engouffrent les vagues, il vous arrivera parfois de vous servir de quelque signe vous permettant de faire savoir la différence de l’eau douce et de l’eau de mer. C’est ce que fit Néalcès, dans sa bataille navale entre les Egyptiens et les Perses. Lorsqu’il ne put différencier l’eau du Nil, qu’il avait l’intention de représenter, de celle de la mer, il fit en effet un âne s’abreuvant sur le rivage, guetté par un crocodile, habitant du Nil, ce qui lui suffit à faire connaître l’endroit. Mais si, rassasié par de tels amusements, vous avez envie de regarder la mer furieuse d’un rivage sûr, faites alors tourbillonner les flots et les nuages sombres menacer les navires.

, “Van de Deurzigtkunde” (numéro VII, 7 ) , p. 275

De Perspectiven en doorzichten zijn, om haere aengenaeme bedrieglijkheyt, altijts en overal in hooge agting geweest. Hans de Vries heeft in de voorleeden eeuw menig mensch doen verwonderen, met het verbeelden van opene deuren, en inwendige vertrekken, daer veele konstig meede misleyt zijn geweest. Hy heeft ook zijn vlijt wel openbaer gemaekt; want hy meer dan vijf-en-twintig boeken van metselryen, gebouwen, deurzigten en sieraeden heeft uitgegeven. Deeze konst der Deurzigt kunde is ook al by d’ouden gelukkig gebruikt, want als Klaudius Pulcher zijn beschildert Toneel opende, zoo vlogen de Ravens tegen de geschilderde teegelen om op te rusten, en waren daer zoo wel bedroogen, als met de druiven van Zeuxis. Ook moet den ouden Serapius deeze konst wel verstaen hebben, toen hy de stellagien der schouspeelen schilderde, en Kalases, die de Tafereelen voor de komedianten maekte, en daer door grooten roem verkreeg; want als dusdanige werken d’oogen der aenschouwers niet en bedriegen, zoo zijnze eer bespottens als prijzens waerdig.

Dans :Les oiseaux picorent les tuiles du théâtre de Claudius Pulcher(Lien)

, « De la perspective » (numéro VII, 7) , p. 415

Les perspectives et les vues ont toujours et partout été tenues en haute estime pour leur agréable tromperie. Au siècle passé, Hans Vredeman de Vries a émerveillé de nombreuses personnes en représentant des portes ouvertes et des salles intérieures, alors que beaucoup d’artistes s’y étaient également égarés. Il a aussi bien manifesté son zèle, en publiant plus de vingt-cinq livres sur les maçonneries, les édifices, les perspectives et les ornements. Cet art de la perspective a en outre été heureusement mis en pratique chez les anciens. En effet, lorsque Claudius Pulcher ouvrit son théâtre peint, des corbeaux s’envolèrent contre les tuiles peintes afin de s’y poser et furent aussi trompés que ceux des raisins de Zeuxis. L’ancien Sérapion avait sans doute également bien compris cet art en peignant ses échafaudages de théâtres, tout comme Calatès, qui fit des tableaux pour des comédiens et en tira une grande célébrité. Lorsque de telles œuvres ne trompent pas les yeux des spectateurs, elles sont plutôt méprisées que dignes d’être louées.

, « Van verscheide gebruiken van schilderen » (numéro IX, 1) , p. 328

Wat de toneelen aengaet, de zelve zijn dikwils zeer aerdich beschildert geweest, ja zoo, dat de ravens door’t geschilderde dak van dat van C. Pulcher bedroogen wierden.

Dans :Les oiseaux picorent les tuiles du théâtre de Claudius Pulcher(Lien)

, « Des différents usages de la peinture » (numéro IX, 1) , p. 479

Pour ce qui concerne les théâtres, ils ont été souvent très joliment peints, et même si bien que des corbeaux furent trompés par le toit peint du théâtre de Claudius Pulcher.

, Inleiding (numéro I) , p. 4

[[2:Leergelt der Ouden.]] d’Oude zijn zeer vrek geweest in haer onderwijs voor slechten loon mede te. Pamfilus om de Konst in eeren te houden, nam niet min, dan een talent [[1:Een talent is 600 deelen]], in tien jaeren, of, zoo andere zeggen, tien talente’s jaers, en zoo veel betaelden hem Apelles en Melantius, hoewel ik op andere plaetsen vint, dat [[2:Wie de konst mocht leeren]] Apelles een talent’s jaers gaf. Maer deezen Pamfilus leerde ook de maet- en getal-konst; zonder wie welke hy zeyde, dat de Schilderkonst onvolmaekt was. Doch hy onderwees niemand, dan Edelluiden en groote heeren Kinderen; want het was ongeoorloft de 
Konst aen onvrye of slaeven te leeren; die nochtans de geneeskonst en andere
gewoonlijk oeffenden, en zoo komt het by, dat de gantsche outheid nergens gewach
maekt van eenig stuk Schilderys, dat door de hant van een Slave gemaekt is, daer
de dienstbaerheit zommige nochtans niet belet heeft groote Filosofen,
Geneesmeesters en Poëten te worden. Hy stelde haer vooreerst, als
allernootzakelijkst, aen de Teykenkonst, op Tafelkens van Busboom hout; en voerde de Schilderkonst ten top boven alle vrye Konsten.

Dans :Pamphile et la peinture comme art libéral(Lien)

, introduction (numéro livre I) , p. 79

Les anciens ont souvent été très réticents à accepter de livrer leurs enseignements en échange d’une faible rétribution. Parce qu’il fallait honorer l’art, Pamphile n’acceptait pas moins d’un talent pour dix années [d’apprentissage] ou, comme d’autres le disent, dix talents par année. Et c’est ce qu’Apelle et Mélanthios lui ont donné, bien que j’aie trouvé ailleurs qu’Apelle lui a payé un talent par an. Mais Pamphile inculquait également la géométrie et l’arithmétique, des sciences sans lesquelles, disait-il, la peinture était imparfaite. Et il n’enseignait que les gens nobles et les enfants des grands seigneurs, car il était alors interdit d’apprendre l’art aux serfs ou aux esclaves, qui avaient pourtant l’habitude de pratiquer la médecine et d’autres sciences. Ceci est la raison pour laquelle, nulle part dans toute l’Antiquité, on ne mentionne d’ouvrage de peinture fait de la main d’un esclave, alors que la servitude n’en a pas empêché de devenir de grands philosophes, des médecins ou des poètes. Pamphile demandait d’abord à ses élèves d’apprendre l’art de dessin sur des tableautins en bois de buis, car il considérait qu’il s’agissait de ce qui leur était le plus nécessaire. Et il plaçait l’art de peinture au sommet et au-dessus de tous les arts libéraux.

, « Van verscheyde wijzen van teykenen, en stoffen daer toe noodich » (numéro I, 6) , p. 30

[[2:Waer op de oude plegen]] Het Teykenen geschiet op veelerley manieren, na den lust en het behagen des
 Teykenaers. De stoffen, daer men op teykent, zijn ook veelerley, en de ouden hebben al andere, als wy nu hebben, gebruikt. Pamfilus Discipelen teykenden, te teykenen, als gezeyt is, op tafelkens van Palm- of Busboom hout, men bereydeze ook van
Beukenen Linden paneelen, welke met Was overgoten wierden, waer op men dan
met een Yzeren, Elpenbeenen, of Bosboomen griffie teykende. En deze gewaste
Teykentafels konde men menichmael gebruiken: want als de Teykening de tafel
onwaerdich was, zoo maekte men het Was maer warm, zoo wiert de broddery
vernieticht, en de Tafel weer zoo bequaem als te vooren. 

Dans :Pamphile et la peinture comme art libéral(Lien)

, « Des différentes façons de dessiner, et des matières nécessaires pour cela » (numéro I, 6) , p. 112

Dessiner peut se faire de différentes façons, suivant ce que veut et aime le dessinateur. Les matières sur lesquelles l’on dessine sont aussi variées, et les anciens en ont utilisé de toutes autres que celles que nous avons aujourd’hui. Les disciples de Pamphile dessinaient, comme il a été dit, sur des tablettes en bois de palmier ou de buis, également fabriquées en panneaux de hêtre et de tilleul recouverts de cire, et sur lesquelles on dessinait avec un stylet de fer, d’ivoire ou de bois. Ces tablettes à dessin cirées pouvaient être utilisées à de nombreuses reprises. Lorsque le dessin était indigne de la tablette, on réchauffait la cire, si bien que le gribouillage était détruit et que la tablette était à nouveau prête, comme elle l’avait été auparavant.

, « Van byvoegsels door Zinnebeelden en Poetische uitvindingen » (numéro III, 5) , p. 89

Daer en is ook geene der vrye konsten, die meerder’t behulp van een algemeene geleertheit, als wel de Schilderkonst, van nooden heest. Zoo is Eufranor, nevens zijn schilderen en beeltsnijden, [[2:Voorbeelt der Ouden]] in alle andere konsten ervaren geweest.
 Pamfilus Apelles meester was ook over al t’huis, en voornaementlijck in de meeten getalkonst: en hielt ook staende datmen, zonder den dienst dezer konsten,
 geen volkomen Schilder kon zijn. Michiel Agnolo was in alle kennissen uitgeleert.
 Rafaël zoo ver, dat hy nae den Kardinaels hoedt dorst dingen. Albert Durer begreep
alles wat in het menschelijk verstant begrepen kon worden. Rubens was der hooge 
Schoolen Meester, en nam gewichtige Ambassaetschappen op zijn hals. Ick zwijge
van ontellijke andere, welkers werken vol geleertheit steeken, en ons over het diep
verstant haerer konststukken, doen verstelt staen. Zoo dat de geheugenis des
Meesters somtijts heerlijker wort, uit d’aenmerking van de vond, als van de konst.

Dans :Pamphile et la peinture comme art libéral(Lien)

, « Des suppléments par des symboles et des inventions poétiques » (numéro III, 5) , p. 188

Il n’y a pas non plus d’art libéral qui n’ait davantage besoin du secours d’une connaissance universelle que celui de la peinture. C’est pourquoi Euphranor avait de l’expérience en peinture et en sculpture mais aussi dans tous les autres arts. Maître d’Apelle, Pamphile était chez lui partout, et surtout en géométrie et en arithmétique. Et il soutenait également que l’on ne peut être un peintre achevé sans avoir recours à ces arts. Michel-Ange était versé dans toutes les connaissances, tout comme Raphaël, qui l’était tant qu’il prétendit à la coiffe de cardinal. Albrecht Dürer comprenait tout ce qui pouvait être compris par un entendement humain. Rubens fut le maître de hautes écoles et le responsable d’importantes ambassades. Et je ne parle pas des innombrables autres artistes dont les ouvrages sont emplis d’une érudition cachée et qui nous font nous ébahir devant leur profond entendement, si bien que c’est parfois en prêtant attention à l’invention plus qu’à l’art même que la mémoire de ces maîtres se rend la plus honorable.

, "Van de Teykenkonst" (numéro I, 5) , p. 28-29

Als gy nu uwe
Teykeningen opmaekt, die door de netter schetsingen alreets een gedaente hebben,
zoo zie toe, dat gy niet wederom buyten spoor geraekt, geeft de buitekanten haer
eygene zwiertjes, niet met een omtrek, die als een zwarten draet daer om loopt,
maer wijs met een luchte hand stuk voor stuk aen. De deelen, die voorkomen, vertoonen haer geheel, andere schuilen deelsgewijs achter de [[1:Omtrek]] voorste. Maer neem
waer, dat gy niet te veel kleynicheyts en inhammen aenwijst; op dat de groote deelen haer schoonheyt behouden’t En is ook niet altijts van nooden de buytekant
door een omtrek aen te wijzen; want somtijts kunnen ook eenige duwkens, wijt van elkander, dezelve veel grootser uitbeelden. Parrasius was, na’t getuigenis der
geheele oudtheyt, alderbest in zijn omtrekken, en zy hielden dit voor d’opperste volmaektheyt, daer een Konstenaer toe geraeken kan. En hoewel het geen kleyne zaek en is, de lichaemen haere binnewerken behoorlijk aen te wijzen, zoo [[1:’t Belang der goede omtrekken]] meenden zy, dat’er
veele hierinne tot den hoogsten trap waeren geklommen: maer d\'uiterste bepaelingen der dingen in een gewisse teykening te besluiten, hielden zy voor wat ongemeens, en achten’t alleen een werk van een zeer gelukkige handt. Want
den uitersten omtrek moet zich zelven zoo keurichlijk omvangen, en zoo geestich
in een aerdich omrondsel eyndigen, dat zy niet alleen schijnt te beklappen wat daer
achter schuilt, maer met eenen ook te vertoonen wat daer binnen verborgen leyt.
Schoon nu Parrasius in zijn binnewerk berispt wiert, zoo heeft hy een onsterflijke
eer door zijne goede omtrekken verkregen. Zoo getuigt ook Petronius Arbiter, dat
hy, ziende de Schilderye van Apelles, die Monochmenos genoemt wiert, zoo ontroert
wiert, dat hyze boven al’t geene menschelijk was most eeren, om dat de buitenste
omtrekken der figueren zoo zuiverlijk na de waere gedaentens der lichaemen
eyndigden, dat men naulijx machtich was, anders te gelooven, of men zach de
levende Schilderye der geesten en zielen zelve. Zoo groot is’t belang van bevallijke
en welgeplaetste omtrekken t’allen tijde geacht geweest.

Dans :Parrhasios et les contours(Lien)

, « De l’art de dessin » (numéro livre I, chapitre 5) , p. 112

Une fois que vous aurez achevé vos dessins, auxquels vous aurez déjà donné une certaine forme par des esquisses plus finies, vous veillerez également à ne pas ressortir du chemin. Vous tâcherez de donner aux dehors leurs propres petits mouvements, non pas avec un contour courant autour, comme un linéament noir, mais en indiquant chaque élément après l’autre, d’une main légère. Les parties qui avancent doivent se montrer entièrement. D’autres doivent s’abriter partiellement derrière celles qui sont les plus en avant. Prenez garde toutefois à ne point trop indiquer les détails et les renfoncements afin de préserver la beauté des grandes parties. Et il n’est pas non plus toujours nécessaire d’indiquer le dehors par un contour. Quelques petites touches éloignées les unes des autres peuvent parfois suffire à les représenter avec beaucoup plus de grandeur. Selon le témoignage de toute l’Antiquité, Parrhasius était le meilleur en contours, les anciens considérant qu’il s’agissait de la plus haute perfection qu’un artiste pût atteindre. Bien qu’il ne soit pas inutile d’indiquer comme il le faut les parties internes des corps, ils supposaient en effet que beaucoup y avaient excellé, alors que nombre d’entre eux pensaient qu’il était quelque peu rare qu’un artiste sût enfermer les déterminations extérieures des choses à l’aide d’un dessin sûr, et ils estimaient que cela ne pouvait être que l’œuvre d’une main très heureuse, car ce contour extérieur doit s’enrouler si irréprochablement et s’achever si finement en un charmant arrondi qu’il doit sembler non seulement abriter ce qui se trouve derrière lui mais montrer aussi dans le même temps ce qui s’y cache. Bien que Parrhasius ait été critiqué pour les parties internes de ses figures, il a bénéficié d’immortels honneurs pour ses bons contours. Pétrone témoigne ainsi avoir vu la peinture d’Apelle appelée Monochmenos et avoir été si ému qu’il dut honorer cette œuvre comme quelque chose de surhumain, parce que les contours extérieurs des figures se finissaient si purement et en suivant si bien les vraies formes des corps qu’il était presque impossible de ne pas croire que l’on voyait là la vivante peinture des esprits et des âmes mêmes. Les contours plaisants et bien placés ont eu une telle importance qu’ils ont été estimés de tous temps.

, « Van de doening, in de daed der Historie, het tweede lid der tweede waerneeming » (numéro III, 9) , p. 120

Maucerus maekte een ademtochtigen worstelaer. En Demon, ofzoo andere zeggen Parrasius, maekte twee stukken, Hoplitides genaemt, waer in den eenen
zijn adem als gansch vermoeit zijnde, bezwaerlijk scheen te halen, terwijl hy [[2:Ademhalers]] bezich was met het ontgespen van sijn rusting: En den anderen in’t volle harnas zoo geweldich te [[2:Loopers. Van de borst of ’t herte]] loopen, dat hem het zweet ten aenschijn uitberste.

Dans :Parrhasios, les Hoplites(Lien)

, « Deuxième partie de la deuxième observation : l’attitude dans l’action de l’histoire » (numéro III, 9) , p. 225

Naucérus fit un lutteur essoufflé ; et Démon (ou, comme d’autres le disent, Parrhasius) deux œuvres nommées Hoplites : l’un, très fatigué, semblait rechercher difficilement son souffle tandis qu’il était occupé à défaire son armure ; et l’autre, chargé de tout un harnais, courait avec tant de force que la sueur lui coulait sur le visage.

, « Van de hartstochten en driften des gemoeds: Zijnde het eerste lit in de tweede waerneminge; te weten van de daed der Historie » (numéro III, 8) , p. 111

Demon van Athenen, om de konst in top te voeren, heeft wat vreemts Want als hy een beelt, als Genius van zijn geboorte stadt, zoude maeken, zoo [[2:Strijdige driften in een beelt]] nam hy voor, al de driften der Attische steedelingen daer in te vertoonen. En dees eenige figuer zoude schijnen te zijn dartel, ongestadigh, korzel, onrechtvaerdich,
en nochtans spraekzaem, goedertieren, stout en ontfarmende, opgeblazen en
ootmoedich, en eyndlijk ontzinnich en vervaert. Een vremde mengeling van
hartstochten, die voorwaer niet wel zijn te vereenigen. Maer de groote geesten hebben meer ter proeve gestelt, [[2:Twijffeling]] als uitgevoert. Ik houde veel eer, dat hy de twijfeling zal uitgebeeld hebben, zijnde een gedaente des aengezichts, waer in verscheyde bedenkingen onder duistere winkbraeuwen en onvaste oogen overhoop leggen. Hoewel het ook wel mach zijn dat hy, door byvoegen van verstand uitbeeldende dingen, zijn voornemen uitgevoert heeft: als met de gedaenten harer kleederen, handtuigen, gedierten, en dergelijke, daer Cesar Ripa byna al wat bedenkelijk is, meede uitbeelt.

Dans :Parrhasios, Le Peuple d’Athènes(Lien)

, « Première partie de la deuxième observation 
concernant l’action de l’histoire : les sentiments et les passions de l’âme » (numéro III, 8) , p. 215-216

Pour amener l’art au sommet, Démon d’Athènes a réalisé quelque chose d’étrange. Lorsqu’il dut faire une figure pour représenter le Génie de sa ville natale, il eut en effet l’intention d’y montrer toutes les passions des citoyens attiques. Et cette unique figure devait sembler être folâtre, inconstante, irascible, injuste, et néanmoins éloquente, bonne, audacieuse et miséricordieuse, orgueilleuse et humble, et enfin insensée et effrayée : un étrange mélange de passions qu’il n’est en vérité pas bon de réunir. Mais les grands esprits ont plus tenté que réussi. J’eusse préféré qu’il représentât le doute, un aspect du visage où les considérations variées se mettent en désordre sous les sombres sourcils et les yeux agités. Il est cependant possible aussi qu’il soit parvenu à ses fins en ajoutant [à son tableau] des objets représentant ce qu’il avait en tête, comme des formes de vêtements, d’objets tenus dans la main, d’animaux et d’autres choses semblables avec lesquelles Cesare Ripa a représenté presque tout ce qui peut être imaginé.

, « Van voorkoming, wechwijking, en verkorting » (numéro VIII, 8) , p. 308

Pausias was d\'eerde, die de hand sloeg aen een zekere soorte van Schilderie, in welke hy van niemant achterhaelt wierd, al hoe wel hem veele daer in navolgden: want als hy de lengte van eenen Os [[2:Verkortinge door kracht van wel koloreeren te wege gebracht.]] wilde aenwijzen, zoo heeft hy hem eerst met het hooft en met de borst recht tegen over d\'aenschouwers gewent, zonder hem na de gewoonte van andere meesters zydelings te stellen; en dus doende heeft hy niet te min zijne gantsche lengte en dikte genoegsaemlijk te verstaen gegeven, daer na, gelijk
alle d\'andere konstenaers eenige by zondere gedeelten hunner beelden, om de zelvige beter te doen afsteken, met lichte verwen verhoogden, en door een naebuurige bruinigheyd verdiepten; zoo heeft hy den geheelen Os zwart gemaekt, het wezen zijner schaduwen maer alleen uit de kracht der geweldiger verdiepinge uitwerkende, en door een zonderlinge verkortens konst, met eenen ook te wege brengende, datmen zijne platte Schilderye voor een verheven ende half rondt beeld zoude hebben aengezien.

Dans :Pausias, le Bœuf(Lien)

, « De l’avancée, de l’échappée et du raccourci », p. 454-455

Pausias fut le premier à réaliser une certaine sorte de peinture pour laquelle il ne fut jamais dépassé par quiconque, bien que beaucoup l’imitèrent ensuite. Lorsqu’il voulut indiquer la longueur d’un bœuf, il l’a en effet tourné, avec la tête et avec le poitrail en face des spectateurs, ne la représentant pas de côté, comme c’était la coutume des autres maîtres. Ce faisant, il n’a pas moins fait comprendre suffisamment toute la longueur et la largeur de l’animal. Puis, comme tous les autres artistes rehaussaient de couleurs légères certaines parties spécifiques de leurs figures afin de les faire ressortir et les renfonçaient par des bruns voisins, il a noirci tout le bœuf en formant ses ombres avec la seule force des plus violents renfoncements, ainsi que par un art merveilleux du raccourci qui faisait que l’on regarda sa peinture plate comme s’il s’agissait d’une sculpture en relief et en bas-relief.

, « Van de Tuiling, Schakeering, of byeenschikking der verwen » (numéro VIII, 6) , p. 302

Pausias, de Sicioner, vond de Tuilster of bloemverkoopster Glycera hier zoo aerdigh in, wanneerze haer kransjes, festoenen en ruikers vlocht, dat hyze daerom tot zijn Meestres verkoos: en zy gaf hem door haere geesticheyt, in\'t by eenvoegen der verscheyde sierlijke verwen, zoo veel werks, dat hy de kransvlechtster, Stephanoplocos [[2:De Tuling leert men uit de Bloemen.]] genoemt, die hy dus door haer beleyt gemaekt
hadt, voor zijn meesterstuk hielt. Het koste Lukullus naederhand noch twee talenten, toen het eenen Dionysius voor hem kopyeerde. En zeeker, een verstandich konstenaer zal dit deel der konst wonder bevallijk in Bloemen en Kruiden
zien, wanneer hy ze nae zijn geoeffent oog een weynich schikt; en men vind in de
gemengde bloemen zoo voeglijke samenvoegingen van elkander toegeneege
verwen, datze’t gezicht in haere behaeglijkheden doen verlieven.

Dans :Pausias et la bouquetière Glycère(Lien)

, « De l’art des bouquets, de l’assortiment
ou de la disposition des couleurs les unes près des autres » (numéro VIII, 6) , p. 448

Pausias de Sicyone trouva que Glycère, une bouquetière ou fleuriste, était si charmante dans cette partie de l’art, quand elle tressait ses petites couronnes, ses festons et ses bouquets, qu’il la choisit comme sa maîtresse. Grâce à son esprit pour joindre des couleurs variées et gracieuses les unes aux autres, elle lui donna tant de travail qu’il considérait lui-même la Tresseuse de guirlandes, appelée Stéphanoplocos, qu’il avait faite sous sa direction, comme son chef-d’œuvre. Elle coûta par la suite encore deux talents à Lucullus lorsqu’un Dionysios la copia pour lui. Il est certain qu’un artiste intelligent est le plus à même d’admirer les merveilleuses grâces de cette partie de l’art en observant les fleurs et les plantes et en les accommodant quelque peu à son œil exercé. Et il est vrai également que l’on trouve dans les fleurs mêlées de si convenables conjonctions de couleurs, inclinant les unes vers les autres, que, par leurs charmes, elles se font aimer par la vue.

, « Van’t begin, opgang, en ondergang der Schilderkonst » (numéro VII, 1) , p. 245

[[4:suit peintres archaïques]] Zoo slecht een beginsel zou onze heerlijke konst gehadt hebben. Of nu de
beelthouwery of de Schilderkonst ouder is, wil ik niet betwisten, want ik geloof dat
tze, als tweelingen van eender dracht, uit de Teykenkonst zijn geboren. Doch zeer
ruw en ongelekt, want, gelijk Elianus zegt, d’alderoutste Schilders maekten haere
gelijkenissen zoo erbarmelijk, datze’er, dit’s een os, dit’s een paert, of, dit’s een
boom, mosten by schrijven. [[4:suite : Dédale]]

Dans :Peintres archaïques : « ceci est un bœuf »(Lien)

, « Du début, de l’essor et du déclin de l’art de peinture » (numéro VII, 1) , p. 382

Notre noble art aurait donc eu de si mauvais débuts. Je ne veux pas me quereller pour savoir lequel, de l’art de sculpture ou de peinture, est le plus ancien. Je crois en effet qu’ils sont nés de l’art de dessin et qu’ils sont les jumeaux d’une même portée. Mais ils ont d’abord été très grossiers et très peu ressemblants car, comme le dit Elien, les peintres les plus anciens faisaient leurs portraits d’une façon si lamentable qu’ils devaient y ajouter « ceci est une vache », « ceci est un cheval », ou « ceci est un arbre ».

, p. 254

Want van die Eeuwen af aen, is de konst gansch vertreeden geweest, en voornamentlijk in Duitslant, zoodanich dat de beste konstenaers de gedaente van het eene dier van het andere niet en wisten te onderscheyden. Daerom moet het niemant vreemt dunken, als hy verstaet, datmen,
 dit’s een Hond, en dit’s een Haes, plach daer by te schrijven.

Dans :Peintres archaïques : « ceci est un bœuf »(Lien)

, p. 393

En effet, depuis ces siècles, l’art a été totalement piétiné, et surtout en Allemagne, si bien que les meilleurs artistes ne savaient pas différencier l’aspect de tel animal de celui de tel autre. C’est la raison pour laquelle personne ne doit penser qu’il est étrange d’entendre que l’on avait coutume d’écrire [près des figures les inscriptions :] « ceci est un chien » et « ceci est un lièvre ».

, « Van de Handeling of maniere van schilderen » (numéro VI, 10) , p. 235-236

Nu zoo moetmen ook zijn handeling voornamentlijk veranderen na de plaets, daer het werk te staen heeft: want het zal u wel dapper berouwen, wanneerge in’t schilderen van een stuk, dat hoog uit de hand zal hangen, en van verre moet gezien worden, veel tijts met kleinicheden verquist hebt. Neem dan vry borstels, die een hand vullen, en laet yder streek’er [[2:Onderscheit waer een Schildery te staen heeft]] een zijn, en de verwen op veel plaetsen byna
onvermengt leggen; want de hoogte en de dikheit der lucht zal veel dingen smeltende vertoonen, die by zich zelven steekende zijn Michel Agnolo bezach eens zeker beeldwerk, dat gemaekt wiert om ergens buiten te zetten: en alzoo den
Beeltsnyder zich zeer bemoeide om de vensters te stellen, om goedt licht te geven,
zoo zeyde hy: En doet geen moeite, want het beste is het licht op de mart. Te kennen
gevende dat de dingen, die in’t openbaer te staen hebben, allerley licht behooré te
kunnen verdraegen. Maer daer is onderscheit van wat wijtte een werk, schoon open
staende, gezien wort, ’t zy van naby of van verre; en hier op kunnen wy het exempel
van twee beelden, om strijt gemaekt niet voorby gaen: Toen eens de Atheniensen voor hadden ter eere van haere beschermgodinne Minerve, een schoon beeld op een hoogen pijler op te rechten, zoo verkoren zy Alcamenes en Phidias, beloovende den bestdoender van deeze twee heerlijk te beloonen. Zyom malkander te tarten, teegen vierich aen’t werk, en brachten eyndelijk yder zijn beeldt te voorschijn. Dat van Alcamenes was wonder lieflijk en aengenaem gehandelt, en beviel yder een, die’t zach. Maer dat van Phidias was met wijdt opgesperde oogen, een driebultige neus, gapende en van een gescheide lippen, en in d’oogen der aenschouwers zoo mismaekt en wanschapen, datmen de menichte naeuwelijx beletten kon van hem te steenigen. Maer hy met veel smeekens badt hen, zy wilden hun oordeel opschorten, ter tijdt toe men de beelden om hoog gestelt zou hebben: ’t welk gedaen zijnde veranderde de kans; want de bevallijkheden verdweenen uit het beeld van Alcamenes, toenmen’t van verre zach, en de wilde draeijen, en harde steeken, in’t beelt van Fidias, versmolten tot een geestige en sierlijke schoonheit; ’t welk hem en zijn konst in hooger eeren bracht. Door een dergelijke kunstgreep heeft Amulius te weege gebracht, dat zijn beeld van Minerve, tegens de gewoonte van ronde beelden, een yder, waer hy stond, scheen aen te zien, ja de Diane in Chios, zach de geene, die eerst in den Tempel quamen, met een stuers gezicht aen, en de geene, die den altaer voorby gegaen en geoffert hadden, met een gepaeit weezen.

Dans :Phidias et Alcamène, le concours pour Athéna(Lien)

, « Du tout de main, ou de la manière de peindre » (numéro VI, 10) , p. 368-369

Maintenant, il faut également changer surtout son tour de main suivant l’endroit où l’œuvre doit se trouver. En effet, vous nourrirez d’amers regrets quand vous aurez perdu beaucoup de temps en peignant de petits détails pour une œuvre qui sera accrochée en hauteur, hors de portée de la main, et vue de loin. Prenez alors des brosses qui tiennent dans la main. Séparez chaque touche. Posez des couleurs à de nombreux endroits, presque sans les mélanger : si de nombreuses choses paraissent criardes vues de près, la hauteur et l’épaisseur de l’air les fondront les unes dans les autres. Michel-Ange, qui avait vu une statue devant être faite pour se tenir quelque part à l’extérieur et son sculpteur tâcher d’installer des fenêtres dans son atelier afin d’y répandre une bonne lumière, lui dit ainsi : ne te donne pas cette peine. La meilleure lumière est celle de l’extérieur. Il lui fit ainsi comprendre que les choses qui doivent être placées dehors peuvent recevoir toutes les sortes de lumières. Mais il existe des différences suivant la distance à laquelle une œuvre doit être vue, même lors- qu’elle se trouve en plein air, qu’elle doive l’être de près ou de loin. Et nous ne pouvons passer à ce propos sur l’exemple de deux sculptures faites lors d’un concours. Lorsque les Athéniens voulurent, en l’honneur de leur déesse protectrice Minerve, ériger une belle sculpture sur une haute colonne, ils choisirent Alcamène et Phidias et promirent de récompenser le meilleur ouvrier d’entre deux. Pour se défier mutuellement, ils se mirent avec feu à leur œuvre, et chacun réalisa finalement sa sculpture. Celle d’Alcamène était traitée d’une façon merveilleusement aimable et agréable. Elle plut à chacun qui l’avait vue. Mais celle de Phidias avait les yeux largement ouverts, le nez triple- ment bosselé, les lèvres ouvertes et séparées l’une de l’autre. Elle était si difforme et affreuse aux yeux des spectateurs qu’il fut difficile de retenir nombre de personnes de la lapider. Mais après de nombreuses supplications, Phidias les pria de bien vouloir suspendre leur jugement jusqu’à ce que l’on eût placé en hauteur les deux sculptures. Lorsque cela fut fait, les choses ne se présentèrent pas de la même façon. Les grâces avaient disparu de la sculpture d’Alcamène, vue de loin, tandis que les contours sauvages et les traits durs de la sculpture de Phidias s’étaient fondus en une beauté spirituelle et gracieuse. Cela apporta au sculpteur et à son art de très grands honneurs. Par un tel artifice, Amulius a fait en sorte que sa sculpture de Minerve semblât, contrairement à la coutume des rondes-bosses, regarder chacun où il se trouvait. Et la Diane de Chios toisait même d’un regard sévère ceux qui entraient pour la première fois dans son temple, et elle regardait au contraire avec une apparence enjôleuse ceux qui allaient devant l’autel et faisait des offrandes.

, « Van de Persooneele kennis; of d’eerste waerneming in de daedt van een geschiedenis » (numéro III, 7) , p. 98

[[2:Jupiter]] Phidias had, na’t oordeel van Emilius Paulus, ’t welk by alle kunst kenders aengenomen wiert, zijnen Jupiter
van yvoir gemaekt, eeven gelijk hem Homeer in zijn gezang uitbeelde,’t welk aldus
luid. Jupiter dede teyken met zijn zwarte winkbraeuwen, en het Godlijk hair verstroide
zich om zijn eeuwich Koninklijk hooft, ’t welk hy schuddende, waggelde den ganschen Hemel.

Dans :Phidias, Zeus et Athéna(Lien)

, « Première observation concernant l’action de l’histoire : la connaissance des personnages » (numéro III, 7) , p. 199

Selon le jugement de Paul Emile (qui était apprécié par tous les connaisseurs de l’art), Phidias avait fait son Jupiter en ivoire tout comme Homère le représenta dans son chant, lequel sonne ainsi : Jupiter fit un signe de ses noirs sourcils, et aussitôt ses cheveux divins voltigèrent sur sa tête immortelle et royale, si bien que le ciel entier s’ébranla et vacilla.

, « Hoemen zich van eens anders werk dienen zal » (numéro V, 6) , p. 193-194

Dewijl ook de Poëzy met de Schilderkonst in veel dingen gelijk loopt, [[2:Poëten naevolgen]] zoo zal ’t
onze Schilderjeugt geoorloft zijn, met het stomme penseel, de spreekende penne der dichters te volgen. Phidias schaemde zich niet te belijden, dat hy het weezen
en de grootzicheyt van zijnen Eleaenschen Jupiter van Homerus ontleent hadde. 
Zoo heeft ook Apelles zijne Diane nae des zelven Poëets voorschrift geschildert. Timanthus bracht ook zijnen Agamemnon, met een sleuijer bedekt in zijn Tafereel, gelijk hem Euripides, by ’t offer van Iphigenia, had op ’t toneel gevoert. Zoo volgde Praxiteles denzelven Euripides in zijnen Bacchus. En voorts alle andere Schilders en beelthouwers denzelven in ’t uitbeelden van Medea.

Dans :Phidias, Zeus et Athéna(Lien)

, « Comment il faut se servir de l’œuvre d’un autre » (numéro V, 6) , p. 321

[[4:voir aussi Apelle Diane, Timanthe Iphigénie]] Puisque la poésie suit aussi en de nombreuses choses un chemin parallèle à celui de l’art de peinture, il sera permis à notre jeune peintre d’imiter la plume parlante des poètes. Phidias n’eut pas honte de confesser qu’il avait emprunté l’apparence et la majesté de son Jupiter Eléen à Homère. C’est ainsi qu’Apelle a peint également sa Diane d’après les indications du même poète. Timanthe introduit aussi dans son tableau la figure d’Agamemnon recouvert d’un voile, comme Euripide l’avait mis sur la scène, dans son sacrifice d’Iphigénie. C’est ainsi que Praxitèle imita ce même Euripide dans son Bacchus, et ensuite que tous les autres peintres et sculpteurs imitèrent ce même Euripide pour représenter Médée.

, « Hoe de Schoonheyt by d’ouden is betracht » (numéro VIII, 3) , p. 286-287

[[7:voir le reste dans Zeuxis Hélène]] Phidias heeft Jupiter niet gezien, zegt Seneka, nochtans
heeft hy hem gemaekt als donderende. Minerva is hem noit verschenen, nochtans
scheenze als van den Hemel gedaelt. Maer Phidias is eerst in zijn vernuft als in een
Poëetschen Hemel opgeklommen; hy heeft eerst als in een verrukking de Majesteyt
en heerlijkheyt dezer Hemellieden gezien, eer hy’t ont werp dezer heerlijke gedaentens by der hand nam. Zijn beelden kregen een wonderlijke majesteyt en schoonheyt, maer hoe veel heerlijker zijn noch de denkbeelden daer van in zijn konstkennende vernuft geweest !

Dans :Phidias, Zeus et Athéna(Lien)

, « Comment la beauté a été recherchée par les anciens » (numéro VIII, 1) , p. 430

[[4:voir le reste dans Zeuxis Hélène]] Sénèque dit que Phidias n’a pas vu Jupiter, mais qu’il l’a fait comme tonnant ; que Minerve ne lui est jamais apparue, et que, pourtant, celle qu’il avait sculptée semblait être tombée du ciel. C’est que, tout, d’abord, Phidias s’est comme élevé en son grand génie vers un ciel poétique, et qu’il y a vu, comme pris d’un ravissement, la majesté et la noblesse de ces personnages célestes, avant d’entreprendre de concevoir leurs nobles formes. Si ses sculptures ont reçu une majesté et une beauté admirables, que leurs idées étaient plus nobles encore dans le génie de ce grand connaisseur de l’art !

, « Van de dryderley graden der konst » (numéro III, 3) , p. 76-77

Dat niemant my nu zuer aenzie, als of ik de verkiezers, en Schilders van bovengenoemde rariteyten verkleynde : ik spreek maer nae mijn gevoelen, [[2:Ontschuldiging des Autheurs]] en laete 
een ander by’t zijne. D’Oude Schilders dorsten van Ptereykus wel een Schilder van kleyne beuzelingen maken, schoon hy heele winkels met kramery : Ezeltjes 
met gras en kruit geladen, en tien duizent diergelijke dingen meer zeer nettekens
uitfymelde, en daer veel gelt voor kreeg. Andreas Mantegna hielt staende dat de 
Schilderyen, die maer nae’t gemeene leven, en niet nae de schoonheyt der antijke
beelden aerden, weynich om’t lijf hadden. Michtel Agnolo Caravaggio, daerentegen,
hielt voor kinderwerk, en beuzelingen, al wat niet stip nae’t leven geschildert was,
hoedanich, of van wie het ook ware. En Buonorotti maekte zelfs van al het schilderen
met Oly verwe wy venwerk. Die dit alles had willen ten argste duiden, zouw niet
veel uitgerecht hebben. En zoo meyn ik dat zy ook niet en zullen, die my zouden
willen afbrengen van dat ik het schilderen van gemelde snorrepijpen en snuysteryen in de laegste rang stel. Maer om dit eenichzins [[2:En zalving]] te zalven, zoo zeggen wy met
 Plutarchus, dat wy de Schilderye van een Haegdisse, van een aep, van een alderleelijksten Thersites tronie, jae’t alderafschuwelijkste en verachtste, als’t 
maer natuerhjk is, met lust en verwonderinge aenzien, en zeggen, hoewel men het
leelijke en mismaekte niet schoon, noch het slechte heerlijk kan maeken, dat leelijk
nochtans mooy wort, door zijne natuerlijkheyt, en ten aenzien van de naevolginge,
de zelve lof verdient die men aen’t uitgelezenste schuldich is te geven.

De tweede bende komt met duizenderley verzieringen te voorschijn, en [[2:Tweede trap]] speelt 
met Kabinetstukken van allerley aert. Sommige brengen Satyrs, Bosgoden, en Thessalische Harders in het lustige Tempe, of voeren d\' Arkadische Tityr en 
Laura ten bosch uit, streelen \'t oog met een lustich gezicht, laten de wandelweegen deurschieten, of bouwen een weelich Paradijs, daer allerley aert van Dieren langs
de heuvelen grazen in de Zonneschijn. Andere komen met nachten, en branden, vastenavonden, en mommerien her voor: of met bambootserytjes, of kluchten van
Jan hagel, of met Barbiers en Schoenmakers winkels, en verdienen den naem van Rhyparographi [[1:Schilders van kleyne beuzelingen]], zoo wel als d’oude Pyreykcus voornoemt, alwaert maer met 
Goudzoekers, en Spookmakers. Nochtans houd ik al deeze verkiezingen hoog genoeg, om de braefste geesten te doen zweeten, eerze den trap van eere, daer deeze aerdicheden te vinden zijn, zullen beklouteren.

Dans :Piraicos et la rhyparographie(Lien)

, « Des trois degrés de l’art » (numéro III, 3) , p. 170-171

Mais je ne voudrais pas qu’on me considère avec trop de sévérité, et qu’on croie que je souhaiterais dévaluer les artistes spécialisés et les peintres de raretés que j’ai cités plus haut. Je n’exprime là que mes propres sentiments et je laisse aux autres les leurs. Les peintres anciens ont bien osé dire de Piraïcos qu’il était un peintre de petites sornettes, quoiqu’il fît avec un grand fini un grand nombre de boutiques toutes entières, avec leurs étals, de petits ânes chargés de plantes et de fruits et des dizaines de milliers de choses semblables, et qu’il en reçût beaucoup d’argent. Andrea Mantegna considérait que les peintures seulement faites sur le vif ordinaire et non d’après la beauté des sculptures antiques étaient sans importance. Le Caravage, au contraire, estimait que tout ce qui n’était pas précisément peint sur le vif, peu importe comment et par qui n’était qu’œuvre puérile et sornette. Et Michel-Ange considérait de même que peindre à l’huile était un travail de femme. Qui aurait voulu témoigner de tout cela par méchanceté n’en aurait pas dit davantage. Je suppose donc que ceux qui voudraient me dissuader de placer au dernier rang [de l’art de peinture] les peintures de tabagies et de colifichets dont j’ai parlé en feront de même. Mais pour nuancer quelque peu ces propos, nous dirons également, avec Plutarque, que c’est du plaisir et de l’émerveillement que nous ressentons lorsque nous contemplons la peinture d’un lézard, d’un singe, du très laid visage de Thersite et même de la chose la plus monstrueuse et la plus abjecte qui soit, et qui, cependant, semble naturelle. Et nous affirmons que, même s’il n’est pas possible de rendre beau ce qui est laid et difforme ou de donner de l’éclat à ce qui est mauvais, le laid peut néanmoins devenir joli s’il est naturel. Et au regard de l’imitation, il doit pouvoir mériter les mêmes éloges que celles qu’il faut accorder aux œuvres les plus exquises.

Le deuxième groupe fait son apparition, avec ses inventions par milliers, jouant avec des œuvres de cabinet de toutes sortes : certains peintres amènent des satyres, des dieux sylvestres et des bergers thessaliens dans la joyeuse Tempé ; d’autres font sortir Tityre et Laure des bois arcadiens, réjouissent le regard en lui montrant d’amusantes vues, déroulent des sentiers pédestres ou construisent un luxuriant paradis où toutes sortes d’animaux broutent le long des collines, sous la lumière du soleil ; d’autres encore viennent avec leurs nuits, leurs feux, leurs soirées de Carême et leurs Mardis Gras, ou avec leurs bambochades, leurs comédies populaires, leurs boutiques de barbiers et de cordonniers voire leurs chercheurs d’or et leurs faiseurs de spectres. Si ces peintres méritent d’être surnommés « rhyparographes », tout comme l’ancien Piraïcos, déjà cité, je considère toutefois que tous ces choix sont assez relevés pour faire transpirer les esprits les plus honnêtes, avant de franchir cet honorable degré de l’art où l’on trouve tant de charmes.

, « Wat men in het uitbeelden van eenige geschiedenis heeft waer te nemen? Waer uit niet alleen geleert zal worden, wat tot een Historie, of bekende daed word vereischt; maer zelfs ook meest al wat eenich byzonder deel der konste betreft » (numéro III, 6) , p. 95

[[2:En deftigheyt]] ’Ten derden zoo past u’t gemoed te verheffen, en den geest met een doorluchtige hoogstaetlijkheit aen te doen. Schilder my geen Saul, die, terwijl hy zijn voeten bedekt, een lap uit zijn kleet verliest; of iets dat te laeg is. Piereykus, schoon in’t begin van een hoogen geest gedreeven, verviel tot beuzelmart, en schilderde
Barbiers-en Schoenmakers winkeltjes. Maer by Sint Krispijn dat is noch vry wat
groots, in ons eeuw. Bamboots hoopte tot Weenen by Keyzer Ferdinand den derden
zijn Fortuin te vinden, en liet een proefstuk van zijn hand door Luix aen zijn Majesteit
vertoonen: Maer den Keyzer, alleen verstaen hebbende, dat’et bedelary Schildery
was, wild’et naeulijx aenzien, en liet den armen Bamboots, of de Laer, in zijn armoê
steeken. Een verheven geest deelt zijne vindingen een deftigen nadruk toe, welke
zijne werken als een onverderflijk zout altijts als versch bewaert: Hy kan zich met
geen slechte en gemeene gedachten bezich houden, die niet alleen deeze, maer
ook de toekomende Eeuwen tot verwondering wil strekken. Maer tot opwekking van
deeze defticheyt zijn geene betere middelen, dan de verkeeringen met wijze en
wakkere mannen, en het leezen van hoogstatelijke boeken, welke ook zelf de
slaefachtige gemoeden machtich zijn te doen opsteygeren.

Dans :Piraicos et la rhyparographie(Lien)

, « Que faut-il observer en représentant une histoire ? 
D’où l’on apprendra ce qu’il faut pour une histoire ou une action connue, mais aussi même pour tout ce qui concerne quelque partie spécifique de l’art » (numéro III, 6) , p. 195-196

Troisième observation : il convient que vous éleviez votre âme et que vous donniez à votre esprit une illustre grandeur. Ne me peignez pas un Saül qui, en recouvrant ses pieds, traîne un pan de sa robe ou la porte trop basse. Quoiqu’à ses débuts il fût inspiré par un grand esprit, Piraïcos tomba ensuite dans des sornettes, peignant de petites boutiques de barbiers et de cordonniers. Mais en notre siècle et pour saint Crépin, ce sont cependant des sujets d’assez grande importance. Le Bamboche espérait trouver fortune à Vienne auprès de l’empereur Ferdinand III. Il fit présenter à Sa Majesté un chef-d’œuvre de sa main par l’entremise de Luycx. Mais ayant bien compris qu’il s’agissait d’une peinture de mendicité, l’empereur ne voulut qu’à peine la regarder, laissant le pauvre Bamboche (Van Laer) s’enfoncer dans la pauvreté.

, « Van Gedierten » (numéro VI, 8) , p. 230

Pyreikus wiert om’t schilderen van zijn aerdige beestjens zeer ruchtbaer. [[1:Ziet Caron van Japan]] En een zeekere schilderye met Kikvorschen wort voor een van de grootste Juweelen
van Japan gereekent.

Dans :Piraicos et la rhyparographie(Lien)

, « Des animaux » (numéro VI, 8) , p. 364

Piraïcos s’est rendu très célèbre en peignant de charmantes petites bêtes. Et, au Japon, on a considéré une peinture représentant des grenouilles comme l’un des plus grands joyaux du pays.

, « Van de hartstochten en driften des gemoeds: Zijnde het eerste lit in de tweede waerneminge; te weten van de daed der Historie » (numéro III, 8) , p. 109

Van de driften des gemoeds, lijdingen der ziele, ofte Hartstochten staet ons dan eerst te spreeken. Leer nu, ô Schilderjeugt, deze allerkonstichste rol speelen. Polus, als hy de personaedje van Electra op’t Toneel t’Athenen vertoonen, en haer gejammer over de gewaende moort van Orestes met de valsche doodbus uitbeelden zoude, zoo heeft hy de waerachtige doodsbeenderen van zijn eygen liefsten Zoone opgegraven, en met de zelve de rol van de bedroefde Princes overwonderlijk uitgeboezemt. Zoo moogt gy ook, als u eenigen druk overkomen is, u met de kunst troosten, en als u iets behaeglijx voorkomt, zoo is’t tijdt, dat gy aenmerkt wat innerlijke gevoelicheden en uiterlijke bewegingen deeze lijdingen veroorzaken.

Dans :Polos, si vis me flere(Lien)

, « Première partie de la deuxième observation 
concernant l’action de l’histoire : les sentiments et les passions de l’âme » (numéro III, 8) , p. 212-213

Il convient d’abord de parler des passions, affections ou sentiments de l’âme. Apprenez dès maintenant, ô jeune peintre ! à jouer des rôles. Ceci demande beaucoup d’habileté. Lorsqu’il dut jouer le personnage d’Electre au théâtre d’Athènes et montrer sa lamentation sur la mort prétendue d’Oreste avec le faux cercueil, Polus a déterré les véritables ossements de son propre fils, celui qui lui était le plus cher, et c’est grâce à eux qu’il a incarné très admirablement le rôle de la triste princesse.

, « De tweede vrucht der konst. Winst en Rijkdom » (numéro IX, 5) , p. 352

Men zegt dat die van Koos hondert talenten voor de Venus Anadiomene genoten, die zy van de schattinge afkortten.

Koning Nicomedes wil de die van Gnidus van alle haere schulden ontlasten, die ongelooflijk groot waren, voorde Venus en Praxiteles, maer zy weygerden’t; doch dit was geen Schildery, maer een statue.

Dans :Praxitèle, Vénus de Cnide(Lien)

, « Le deuxième fruit de l’art. Gain et richesse » (numéro IX, 5) , p. 508

On dit que les habitants de Cos reçurent cent talents pour la Vénus Anadyomène qu’ils prirent de leur trésor. Le roi Nicomède voulut décharger les habitants de Cnide de toutes leurs dettes, incroyablement élevées, en échange de la Vénus de Praxitèle, mais ils le refusèrent. Toutefois, il ne s’agissait pas d’une peinture mais d’une statue.

, « Van de Schoonheyt, dat’er een Kunstgeregelde Schoonheyt is » (numéro VIII, 1) , p. 281

Ja hy[[5: Fransiskus Bakon.]] meent, dat Apelles Schilderyen[[1:2. Boek, c. 6]], die uit veelerley schoonheden getrokken waren, niemant anders, als hem zelf zouden behaegt hebben: noch hy wil ook niet gelooven, dat de meesters, daer Claudianus van gewaegt, zijn Exempel volgden. Maer hy meent, dat het al luk op raek was, gelijk het werpen van Protogenes spons, die het schuim, dat hy door zijn konst niet en had kunnen volmaken, uitgaf.

Dans :Protogène, L’Ialysos (la bave du chien faite par hasard)(Lien)

, « De la beauté, et qu’il y a une beauté réglée par l’art », p. 424

Et il considère même que les peintures d’Apelle, qui avaient été tirées de toutes sortes de beautés, n’ont plu à personne d’autre qu’à lui-même, et ne veut pas non plus croire que les maîtres dont Claudien a fait mention imitèrent son exemple : il suppose que tout cela est arrivé tout bonnement par chance, comme lorsque Protogène jeta l’éponge qui fit l’écume qu’il n’avait pu achever par son art.

, « Van verscheiden aert en gedaente van Schildery, en wijze van schilderen » (numéro IX, 2) , p. 348-349

Maer Protogenes kon door al’t gerucht der Soldaeten, die Rhodus quamen belegeren, 
niet zoo veel afgeschrikt worden dat hy zijn werk zou gestaekt hebben. Ja de
 Schilderkonst was hem zoo lief en smakelijk, dat hy terwijl hy zijnen uitnemenden
Ialysus maekte, niet anders en at, als geweikte [[1:Lekkerny]] lupynen, seigboonen of wolfsschoten, anders vijgboonen, de welke hem
dienden voor spijze en drank, op dat zijn lichaem onbezwaert en zijn aendacht onverhindert blijven mocht.

Dans :Protogène, L’Ialysos (la bave du chien faite par hasard)(Lien)

, « Des différentes natures et sortes de peinture, et des façons de peindre », p. 504

Mais Protogène ne put être assez effrayé par toute la rumeur des soldats venant assiéger Rhodes pour s’interrompre dans son travail. Et il chérissait et favorisait même tant l’art de peinture qu’en faisant son excellent Ialysos, il ne mangea rien d’autre que des lupins bouillis, des fèves ou des entrailles de loup, et autrement des figues, qui lui servirent de nourriture et de boisson afin que son corps ne fût point alourdi et que son attention pût rester en éveil.

, « Van de dryderley graden der konst » (numéro III, 3) , p. 75-76

[[2:Schlechte verkiezingen]] De geene die tot het uitbeelden van de edelste verbintenissen van een geheele
Historie zich onbequaem bevinden, zegt Junius, vallen in’t gemeen aen’t, deurknuffelen van den schilt van eenich vermaert Kapitein, op een bouwvallich out Kasteel, op een zeltsame grotte met klimop, Geytenblat, Mirtel, en Wijngaertscheuten overschaduwt; of iets, daer zy best mouwen aen weeten.

[[2:Meest in’t gebruik]] Zeker de kunst is tot zulk een misfortuin gekomen, datmen in de beroemste
kunstkabinetten het meestendeel stukken vind, die niet anders, dan voor een lust of als in spel van een goet Meester behoorden gemaekt te worden, als hier
een Wijntros, een Pekelharing, of een Haegedis, of daer een Patrijs, een Weytas,
of dat noch minder is. Welke dingen, schoonze ook hare aerdicheden hebben, alleen
maer als uitspanningen van de kunst zijn. Daerom zeyde Zeuxis, als hy hoorde hoe
’t gemeene volk van eenige slechte dingen veel werks maekte, en de voornaemste over’t hooft zach, dat zy uit onweetenheit niets anders, dan den droessem van de kunst preezen. En hier over was’t, dat hem Protogenes verstoorde, toen hy vernam dat zijn geschildert Patrijsken van de menichte meer, dan zijnen Ialysus geacht wiert. Die den Olympischen Jupiter, die zoo wonder konstich en schoon
is, zegt Lucianus, als blindeling over’t hooft ziet, zonder die met roem te verheerlijken, en alleen zich vergaept aen het aerdig werk van den sierlijk gesneeden voetstal, of aen de welgevormde pantoffel, en daer wijt en breet van snaetert, zult gy te recht met dien botterik gelijken, die by een Rozelaer gebracht zijnde, om de schoone en geurige bloemen te zien, meer vermaek schept in de steekeldoornen ontrent den wortel en elders te bekijken.

Zeker’t is onvermakelijk te hooren, als somtijts onweetende, doch verwaende lief hebbers, het beste deel in eenich stuk willende aenwijzen, iets zoo gemeens uitpikken, dat by den Meester schier als slapende, of ten minsten van zijn voornaemen arbeyt rustende, gemaekt is. Deeze dingen zijn by de ouden als overmaet of toegift tot het voornaemste werk geacht geweest, en wierden van hen Parerga genoemt; en zijn by groote Meesters gemeenlijk door de hand van jongers en aenkomelingen, of van de geene, die daer een handwerk van konden, gemaekt. En waerlijk de kunst wort by veelen als een handwerk gebruikt, die al haer leeven lang ontrent een zelve, of altijts dergelijk werk bezich zijn. Deeze hebben den Schilder ook niet uit te lachen, die, op Cipresseboomen te schilderen afgerecht, toen hy van een Schipbreukigen mensch verzocht wiert het droevich Zee-ongeval voor hem uit te beelden, hem vraegde, of hy niet een Cipresseboom daer by geschildert begeerde ? Noch ook den Mechelaer, die op Sint Niklaes beeldekens gewent, als hem een lievevrouw beelt wiert afgevordert, den aenbesteeder overreede, dat hy liever een Sint Niklaes met dry kindekens in een tobbeke zoude doen maken.

Dans :Protogène, Satyre et parergia(Lien)

, « Des trois degrés de l’art » (numéro III, 3) , p. 174-175

Mais les artistes [de cette première guilde] doivent savoir qu’ils ne sont que de simples soldats sur le champ de bataille de l’art. Les peintres incapables de représenter les plus nobles événements d’une histoire entière, explique Junius, finissent généralement par consacrer tout leur zèle au bouclier de quelque capitaine réputé, à un vieux château en ruines, à une étrange grotte ombragée de lierre, de chèvrefeuille, de myrte et de pousses de vigne, ou à quelque autre chose qu’ils savent mieux faire. C’est certainement un malheur pour l’art de trouver dans les cabinets d’art les plus célèbres des œuvres que les bons maîtres ne paraissent avoir faits, dans leur grande majorité, que parce qu’ils en avaient simplement l’envie ou parce qu’ils voulaient tout bonnement s’amuser. Ici, une grappe de raisins, un hareng saumuré ou un lézard, là, une perdrix, une gibecière, ou des choses moindres encore : quoiqu’elles aient aussi leurs charmes, ces choses ne sont que des divertissements de l’art. C’est la raison pour laquelle Zeuxis affirmait, lorsqu’il entendait que le bas peuple faisait grand cas de quelques mauvaises œuvres tout en négligeant les plus importantes, que, par leur ignorance, ils ne louaient que la lie de l’art. Et c’est pour cela que Protogène fut troublé lorsqu’il apprit que la foule estimait davantage ses petites perdrix peintes que son Ialysos. Lucien dit : il est juste que vous compariez l’homme qui, comme aveuglé, négligea le Jupiter Olympien, si merveilleusement habile et beau, ne le loua ni ne glorifia, et ne fit que se pâmer devant le bel ouvrage de son tabouret gracieusement sculpté ou de ses pantoufles bien formées, en dissertant longuement sur le sujet, à l’imbécile qui, amené devant un rosier afin d’en admirer les belles fleurs parfumées, ne prend plaisir qu’à regarder les épines piquantes dans les racines et ailleurs encore. Il est certes déplaisant d’écouter des amateurs parfois ignorants et cependant présomptueux vouloir indiquer la meilleure partie d’une œuvre et n’en retenir en réalité que des éléments si ordinaires qu’on a le sentiment que le maître les a presque peints en dormant ou, tout du moins, en se reposant de son travail principal. Les anciens considéraient que ces choses étaient comme des excès ou des ajouts aux parties principales de leurs œuvres. Et ils les ont appelées parerga. Chez les grands maîtres, elles sont généralement exécutées de la main des jeunes et des novices, ou par ceux qui pourraient en faire un métier. Et il est vrai que l’art a été pratiqué comme un métier par beaucoup qui, toute leur vie durant, se sont contentés de ne réaliser que les mêmes œuvres ou des œuvres qui se ressemblent toujours. Que ceux-là ne se moquent pas du peintre qui, habitué à peindre des cyprès, demanda à l’homme naufragé qui le priait de représenter pour lui son terrible accident maritime s’il n’y désirait pas un cyprès peint. Qu’ils ne se gaussent pas non plus du peintre de Malines qui, accoutumé à représenter des petites figures de saint Nicolas, et auquel on réclama une figure de la Sainte Vierge, persuada son commanditaire qu’il était préférable de faire un saint Nicolas avec trois petits enfants dans une petite cuve.

, « Van Gedierten » (numéro IV, 11) , p. 170

[[7:voir le reste dans Apelle cheval]] Want waerom zoude men dit geytbedriegen minder achten, dan het patrijsbedriegen van Protogenes?

Dans :Protogène, Satyre et parergia(Lien)

, « Des animaux » (numéro IV, 11) , p. 290

En effet, pourquoi considérerait-on cette façon de tromper une chèvre inférieure à celle dont Protogène a trompé les perdrix, lui dont les perdrix peintes firent crier les vivantes que l’on rapprocha tout près d’elles ?

, « Van de derde vrucht der Konst, dat is, wat eer en glory door haer te bekomen is » (numéro IX, 6) , p. 360

[[4:suit Apelle et Protogène]] [[2:Onvolmaekte]] Om des naems wille zijn de
laetste en d\'onvoldaene werken der uitnemende Konstenaers in grooter verwonderinge gehouden, als de volmaekte: als de Iris van Aristides, de
Tyndarides van Nicomachus, de Medea van Timomachus, en de Venus van Apelles.
Om datmen, gelijk Plinius zegt, in die eerste aenwijzingen en trekken de gedachten
van die groote Meesters kon naespeuren; waer door men een innerlijk verlangen
en begeerte kreeg tot die handen, die door de doodt verhindert waren zoo heerlijke
voornemens te voltrekken. En dit is ook in de laeter eeuwen gebeurt.

Dans :Tableaux inachevés(Lien)

, « Du troisième fruit de l’art – des honneurs et de la gloire qu’il faut attendre grâce à lui » (numéro XI, 6) , p. 516

C’est par amour du nom que les dernières œuvres inachevées d’artistes exceptionnels ont été plus admirées que celles qui furent achevées, comme l’Iris d’Aristide, les Tyndarides de Nicomaque, la Médée de Timomaque et la Vénus d’Apelle. En effet, comme le dit Pline, on pouvait remarquer dans ces premières indications et ces premiers traits les pensées de ces grands maîtres, grâce auxquels on ressentait une envie et un désir profond de ces mains qui, arrêtées par la mort, étaient en train d’accomplir de si nobles intentions. Et ceci est même arrivé lors des derniers siècles.

, « Hoemen’t ordineeren moet aenwagen » (numéro V, 1) , p. 178

Want, gelijk Seneka leert, ten zoude niet voeglijk zijn, datmen menschen bloet dede vergieten, [[2:Verkiezing vry]] als’t een
 Schilder te pas quam eenich gevecht uit te beelden. Maer’t zal ons vry staen, met den vermaerden Schilder Theon, een trompet te laeten blaezen, om den
geest wakker te maeken. Want dezen Theon vernoegde zich niet, zijnen
strijtvaerdigen Soldaet vol moed en dapperheyt afgebeelt te hebben, maer hy liet
ook onverhoets een trompet steeken, als hy de gordijn van dit stuk voor de lief
hebbers liet opschuiven, om de gemoederen tot het zien deezes oorlogsmans te
 bequaemen.

Dans :Théon de Samos, l’Hoplite(Lien)

, « Comment il faut commencer à ordonner » (numéro V, 2) , p. 302

Car comme l’enseigne Sénèque, il ne convient pas de faire couler le sang d’un homme lorsqu’un peintre a l’occasion de représenter quelque combat. Libres à nous, en revanche, comme le fameux peintre Théon, de faire jouer un trompettiste afin d’éveiller les esprits. Ce Théon, en effet, ne s’est pas contenté de représenter un soldat belliqueux, empli de courage et d’audace. Lorsqu’il fit ouvrir les rideaux sur cette œuvre pour les amateurs, il y dissimula secrètement un trompettiste afin de préparer les âmes à la vue de ce guerrier.

, « Van de hartstochten en driften des gemoeds: Zijnde het eerste lit in de tweede waerneminge; te weten van de daed der Historie » (numéro III, 8) , p. 110-111

Wat vorder de droef heit betreft, den vermaerden Timanthus zijn Iphigenia voor het Altaer en offerreede schilderende, maekte al den omstand droevich schreyende, over’t sterven van d’onschuldige [[1:2. Boek]] maegt, maer zoodanich, datmen yders treuricheyt van eens anders kon [[2:Verscheide droef heden]] onderscheiden : want den waerzegger Kalchas stont’er gansch bedroeft, Ulisses zwaermoedich, Ajax als raezende tegen de goden, en Menelaus als haer Oom jammerlijk weenende. Maer als hy quam tot Agamemnon, zoo maekte hy hem het aenschijn bedekt, met een slip van sijn mantel, om dat hem den druk des benaeuden en jammerenden Vaders, over’t nootlot van zijn lieve Dochter, onmogelijk dacht te kunnen uitdrukken. Hier en kan ik niet voorbygaen, hoe wy Schilders gewoon zijn, in het bitter lijden Christi, de Moeder Maria, als den Zalichmaker aldernaest, met de grootste beweeging, die ons mogelijk is, uit te beelden: ’t welk gemeenlijk is met haer te doen bezwijmen, en in d’armen van d’andere Maryen van haer zelve te doen vallen: groote Meesters hebben dit niet oneygen geacht, wy hebben [[2:Droef heyt Marie.]] ook hier in nagevolgt.
 Maer zeekeren Johannes, tans by de zijne genoemt Bisschop van Uitrecht, beweert in zeeker tractaet, dat deze wijfsche teederheyt aen de grootmoedige
en hoog verlichte Maegt niet en past, die haer zoo gansch overgegeven hadde, om
alles wat haer van God overquam, geduldich te lijden. ’t Welk ook van Metaphrastes
uit zeekere oude schriften betuigt wordt, en dat zy haer wel betoonde als een Moeder, maer Moeder van den geenen, die aen de hartstochten maet stelde. Johannes den
 Evangelist zegt, dat zy met d\'andere Maryen by den kruisse stont, en aldaer het
bevel ontfing, van den Discipel, dien de Heere lief hadde, tot Zoon aen te nemen,
 en van hem als Moeder aengenomen te worden. Ik, wat my aengaet, wil haer in ’t
toekomende liever, met Timanthus, als Agamemnon het aenschijn bedekken, als
my, met haer te veel weemoedicheyt, of anders te veel stantvasticheyt toe te
eygenen, te vergrypen. Dit dient echter by een vernuftich Schilder vast te staen, dat
hy de beweegingen van droef heyt, zoo veel hem mogelijk is, nae den aerd en
eygenschap der Persoonen, of meerder of minder doe blijken. De Stoiken riepen,
 dat deeze hartstocht een rechtschaepen man noit en behoorde te beweeen: maer
de Schilders en Treurdichters geven aen haere Tafereelen en Toneelen, door het
uitbeelden van verscheyde droef heden en jammerklachten, het beste sieraet.

Dans :Timanthe, Le Sacrifice d’Iphigénie et Le Cyclope (Lien)

, « Première partie de la deuxième observation 
concernant l’action de l’histoire : les sentiments et les passions de l’âme » (numéro III, 8) , p. 214-215

Pour ce qui concerne à présent la tristesse, le fameux Timanthe peignit son Iphigénie devant l’autel et le sacrifice. Et il fit pleurer de tristesse tous les spectateurs sur la mort de l’innocente vierge, mais d’une telle façon que l’on pouvait différencier la tristesse des uns et des autres. Car le devin Calchas se tenait debout, tout affligé. Ulysse était mélancolique. Ajax semblait furieux contre les dieux. Ménélas pleurait plaintivement comme son oncle. Mais lorsque Timanthe en vint à représenter Agamemnon, il lui fit le visage recouvert par un pan de son manteau, parce qu’il pensait qu’il était impossible d’exprimer l’émotion de ce père effrayé et plaintif devant le destin de sa chère fille. Et je ne puis ici manquer (bien que nous, peintres, y soyions habitués) de représenter dans l’amère Passion du Christ la mère Marie, quand elle fut la plus proche du Sauveur, en lui donnant la plus grande émotion qui nous est possible, ce que l’on fait habituellement en la faisant s’évanouir et en la faisant tomber dans les bras des autres Marie. Les grands maîtres ne l’ont pas fait improprement, et nous les avons aussi suivis en cela. Mais un certain Johannes, nommé aujourd’hui évêque d’Utrecht par les siens, prétend en un traité que cette tendresse féminine ne convient pas à la Vierge. Celle-ci doit être généreuse et très soulagée, car elle s’était dévouée corps et âme à souffrir avec patience de tout ce qui lui venait de Dieu. Siméon Métaphraste en témoigne aussi dans certains anciens écrits, disant qu’elle se montra bien comme une mère mais comme la mère de celui qui mesure les passions. Jean l’Evangéliste dit qu’elle se tenait près de la Croix, avec les autres Marie, à l’endroit où elle reçut l’ordre de prendre comme fils le disciple que le Seigneur avait aimé et d’être acceptée par lui comme mère. Pour ce qui me concerne, je préférerais à l’avenir lui recouvrir le visage, comme Timanthe avec Agamemnon, plutôt que de lui attenter en lui donnant trop de mélancolie ou, à l’inverse, en le représentant trop impassible. Il est toutefois utile qu’un peintre ingénieux sache bien faire apparaître, autant que cela lui est possible, les mouvements de la tristesse plus ou moins en fonction du caractère et des propriétés des personnages. Les Stoïciens en appelaient à ce que ces passions n’agitassent pas l’homme véritable. Mais c’est par la représentation des tristesses et des lamentations variées que les peintres et les tragédiens procurent à leurs tableaux et à leurs scènes le meilleur ornement.

, « Van de minzaeme harmonie, of gevoeglijkcheyt en maetschiklijkheit in hoegrootheit » (numéro V, 3) , p. 184

Plinius stelt, op’t [[2:Satyrs teger een reus vergeleken]] waernemen van
hoegrootheit, den slaependen Reuze van Timanthes ten voorbeelt: want hy had’er, zegt hy, eenige Satyrs by geschildert, die zijnen duim met wilde klimop afmaten, om de grootte van een Reus, in zoo kleinen stuk werks (want het was
maer een tafereelken) te beter te verstaen te geven. En hier by voegt hy dezen lof:
 Datmen altijts een dieper zin in zijne werken vond, alsmen in’t eerste aenzien wel
zoude vermoed hebben. Zoo dat, schoon zijn konst groot was, zijn verstant die noch
verr overtrof.

Vorder wat dwaesheyt waer het, een Oliphant met een Muis in eenderley gareelen te slaen? En een vlieg van geen kameel in hoogte t’onderscheyden? [[2:Maetschiklijkheyt]] Men slae
dan acht op de natuer, die de groote dingen een Reusachtige grootsheyt, en de kleyne een onnaespeurlijke netticheyt mededeelende, dezelve op een behaeglijke
wijze tegen elkander vergelijkt.

Dans :Timanthe, Le Sacrifice d’Iphigénie et Le Cyclope (Lien)

, « De l’aimable harmonie, ou convenance et proportion des grandeurs » (numéro V, 3) , p. 310

Deuxièmement, il faut veiller à comparer en proportion les choses entre elles. Il est également nécessaire de remarquer comment un corps se montre par rapport à un autre. Sur l’observation de la grandeur, Pline donne l’exemple du Géant endormi de Timanthe. Car il avait, dit-il, peint près de lui quelques satyres mesurant son pouce avec un lierre sauvage, afin de mieux faire com- prendre la taille du géant dans une si petite œuvre – car il ne s’agissait que d’un tableautin. Et il ajoute à cela cet éloge : on trouvait toujours un sens plus profond en ses œuvres que l’on pouvait bien le supposer au premier coup d’œil, si bien que, quoique son art fût grand, son entendement le surpassait bien plus encore. Quelle sottise ce serait encore de donner à un éléphant le même harnais qu’à une souris, et de ne pas différencier la taille d’une mouche de celle d’un chameau ! Il faut ainsi prêter attention à la nature qui, départissant aux grandes choses une grandeur gigantesque et aux minuscules un fini indiscernable, les compare les unes aux autres d’une plaisante façon.

, « Hoemen zich van eens anders werk dienen zal » (numéro V, 6) , p. 193-194

Dewijl ook de Poëzy met de Schilderkonst in veel dingen gelijk loopt, [[2:Poëten naevolgen]] zoo zal ’t
onze Schilderjeugt geoorloft zijn, met het stomme penseel, de spreekende penne der dichters te volgen. Phidias schaemde zich niet te belijden, dat hy het weezen
en de grootzicheyt van zijnen Eleaenschen Jupiter van Homerus ontleent hadde. 
Zoo heeft ook Apelles zijne Diane nae des zelven Poëets voorschrift geschildert. Timanthus bracht ook zijnen Agamemnon, met een sleuijer bedekt in zijn Tafereel, gelijk hem Euripides, by ’t offer van Iphigenia, had op ’t toneel gevoert. Zoo volgde Praxiteles denzelven Euripides in zijnen Bacchus. En voorts alle andere Schilders en beelthouwers denzelven in ’t uitbeelden van Medea.

Dans :Timanthe, Le Sacrifice d’Iphigénie et Le Cyclope (Lien)

[[4:voir aussi Phidias Jupiter, Apelle Diane]] Puisque la poésie suit aussi en de nombreuses choses un chemin parallèle à celui de l’art de peinture, il sera permis à notre jeune peintre d’imiter la plume parlante des poètes. Phidias n’eut pas honte de confesser qu’il avait emprunté l’apparence et la majesté de son Jupiter Eléen à Homère. C’est ainsi qu’Apelle a peint également sa Diane d’après les indications du même poète. Timanthe introduit aussi dans son tableau la figure d’Agamemnon recouvert d’un voile, comme Euripide l’avait mis sur la scène, dans son sacrifice d’Iphigénie. C’est ainsi que Praxitèle imita ce même Euripide dans son Bacchus, et ensuite que tous les autres peintres et sculpteurs imitèrent ce même Euripide pour représenter Médée.

, « Que faut-il observer en représentant une histoire ? 
D’où l’on apprendra ce qu’il faut pour une histoire ou une action connue, mais aussi même pour tout ce qui concerne quelque partie spécifique de l’art » (numéro III, 6) , p. 194-195

Vous ne devez donc pas mettre dans une peinture ce qui ne doit pas être vu, et devrez cacher aux yeux les nombreuses choses que les circonstances [de l’histoire] feront assez bien comprendre. Ce n’est pas devant la foule que Médée a massacré ses enfants. Ce n’est pas non plus en public que l’exécrable Atrée a fait cuire des entrailles humaines, que Progné s’est transformé en oiseau et Cadmus en serpent. Tout ce que vous me montrez comme cela, je le hais et crains de le voir. Celui qui a peint autrefois le matricide d’Oreste a représenté une peinture raisonnable, en montrant simplement Oreste et Pylade occupés à se venger de l’adultérin Egisthe et en faisant déjà voir, quoique subrepticement, l’abattement de Clytemnestre.

, « Van de Handeling of maniere van schilderen » (numéro VI, 10) , p. 239-240

[[2:Zeuxis antwoort]] Daerom besteede Phidias tijts genoeg in zijne beelden, op dat zijn konst het marber
mocht verdueren, jae hy bleeflang bezich over Minerves pantoffel, Plutarchusvertelt, dat als Agatharchus zich van zijn gezwint schilderen beroemde, [[2:Deurwrochte Schildery]] Zeuxis hier tegen zeyde: En ik beroem my, lang met mijn werk bezich te zijn. Want de schierlijke rasheit en geeft geen bestandige schoonheyt, maer gestadigen arbeyt
en lankheyt van tijdt geeft aen het werk kracht en duerzaemheyt. ’t Welk men wel
waerachtich vind; want vaerdige Schildery is gemeenlijk’t versterven en verschieten
onderworpen: ook zoo zietmen veele stukken der ouden, die met tijdt en vlijt zijn uitgevoert, welke noch als nieuw en versch gedaen schijnen te zijn, daer veele der
nieuwe byna als deur ouderdom vergaen zijn.

Dans :Zeuxis et Agatharcos(Lien)

, « Du tour de main, ou de la manière de peindre » (numéro VI, 10) , p. 374-375

[[4:voir le reste dans Apelle nimia diligentia]] C’est la raison pour laquelle Phidias consacrait suffisamment de temps à ses sculptures, afin que son art pût faire durer son marbre, et qu’il resta même longtemps occupé à travailler sur la pantoufle de Minerve. Plutarque raconte que, lorsque Agatarchos se vanta de peindre lestement, Zeuxis répondit contre cela : moi, je me glorifie de rester longtemps occupé à mon œuvre. Car la vitesse précipitée ne donne aucune beauté durable. En revanche, le travail continuel et la lenteur donnent à une œuvre de la force et de la durabilité, et l’on considère que cela est vrai. Une peinture prompte est en effet facilement soumise à la corruption et à la décoloration. C’est pourquoi l’on voit de nombreuses œuvres des anciens réalisées en y consacrant du temps et du zèle qui semblent encore avoir été faites récemment et paraissent fraîches, tandis que beaucoup des nouvelles sont presque corrompues comme sous l’effet de l’âge.

(I, 4), p. 24-25

De Schilderkonst is een wetenschap, om alle ideen, ofte denkbeelden, die de
gansche zichtbaere natuer kan geven, te verbeelden: en met omtrek en verwe [[2:De Schilder konst is de Natuur te verbeelden]] het oog te bedriegen. Zy is volmaekt, wanneerze het eynde, daer Parrasius van roemde, bereikt, die aldus opgaf:

Nu, zeg ik, is het eynd van onze konst gevonden,

Maer’t onverwinlijk eynd my houd als vast gebonden,

Dat ik niet verder mach; dus heeft een yder mensch

’t Geen by te klagen heeft, of’t geen niet gaet na wensch.

[[2:Een spiegel der natuer]] Maer dit eind heeft hy hem gewis ingebeelt gevonden te hebben, toen hy den
moedigen Zeuxis bedroog. Want een volmaekte Schildery is als een spiegel van de Natuer, die de dingen, die niet en zijn, doet schijnen te zijn, en op een
geoorlofde vermakelijke en prijslijke wijze bedriegt. Den Konst versmader Agrippa
bekent, dat de Schilder konst een zeer zuivere navolgster der natuerlijke dingen is,
die eertijts d’eerste plaets der vrye konsten in hadde. En zeker zy was outstijts, en is noch de bloeme van alle Konsten. [[4:suite : Dibutade]]

Dans :Zeuxis et Parrhasios : les raisins et le rideau(Lien)

, « De la fin de l’art de peinture » (numéro livre I, ch. 4) , p. 104

L’art de peinture est une connaissance qui doit permettre de représenter toutes les idées ou tous les concepts que l’ensemble du monde visible peut nous donner, et tromper l’œil par les contours et les couleurs. Cet art est parfait quand il atteint l’objectif que Parrhasios se glorifiait d’avoir atteint. Il s’en est même vanté ainsi :

Maintenant, je le dis, j’ai atteint la fin de notre art.

Mais cette invincible fin semble me tenir si fermement captif

Que je ne puis aller plus loin. Chaque homme

A ainsi de quoi se plaindre s’il ne peut faire selon ses vœux.

Et il a certainement imaginé avoir atteint cette fin en trompant le courageux Zeuxis. Une peinture parfaite, en effet, est comme un miroir de la nature. Elle fait que des choses qui n’existent pas paraissent exister, et trompe d’une façon permise, amusante et louable. Agrippa, pour lequel l’art de peinture est fort méprisable, reconnaît toutefois qu’il constitue une très pure imitation des choses naturelles et qu’il a occupé naguère la première place des arts libéraux.

, « Vervolg van de dryderley graden der konst » (numéro III, 3) , p. 87

Echter staet dit vast, dat hoe
overaerdig eenige bloemen, vruchten, of andere stillevens, gelijk wy’t noemen, geschildert zijn, deeze Schilderyen evenwel niet hooger, als in den eersten graed der konstwerken moogen gestelt worden; al waerenze zelfs van de Heem, pater 
Zegers, jae Zeuxis en Parrasius, tot bedriegens toe uitgevoert.

Dans :Zeuxis et Parrhasios : les raisins et le rideau(Lien)

, « Suite des trois degrés dans l’art de peinture » (numéro III, 4) , p. 18

Soyez toutefois certain qu’aussi agréablement que soient peintes quelques fleurs, fruits ou autres natures mortes (comme nous les appelons), ces peintures ne pourraient cependant être placées plus haut que le premier degré des œuvres d’art, seraient-elles même faites par De Heem, le Père Seghers, et même Zeuxis ou Parrhasius, en guise de tromperies.

, « Van’t koloreeren. En eerst van iets vlax » (numéro VI, 2) , p. 218

Nochtans is hier ook eer meede ingeleit, wanneer vorsten en vorstinnen bedroogen wierden. Parrasius lywaet, of voorhang, behield hem de zeege tegens den moedigen Zeuxis: en den Malthezer verkrijgt noch daeglijx grooten roem, in zijn geschilderde tapijten.

Dans :Zeuxis et Parrhasios : les raisins et le rideau(Lien)

, « Du coloris – et d’abord du coloris des objets plats » (numéro VI, 2) , p. 350

Toutefois, on y gagne aussi des honneurs à tromper souverains et souveraines. Le lin ou la tenture de Parrhasius lui donna la victoire contre le courageux Zeuxis. Et Francesco Fieravino reste aujourd’hui encore très célèbre pour ses tapis peints.

, « Van’t Hair en Kleedy » (numéro VI, 7) , p. 229

[[2:Behangsels en Tapyten]] Gy kunt ook in behangsels en Tapijten eer behaelen, gelijk gezegt word van
 Parrasius, die zijn tegenstrever Zeuxis alleen met een gordijn voor zijn stuk te schilderé (als genoeg bekent is) bedroog en overwon. Johan da Udine schilderde
t\'einden een galery van’t Vatikaen, een tapytsery of behangel, en als den Paus daer
langs de schilderyen quam zien, zoo liep een staffier voor uit, om, gelijk zy gewoon
zijn, ’t zelve op te lichten, maer vond zich bedroogen. In deeze dingen heeft het wel
koloreeren voornamentlijk heerschappy, en een volkomen vermogen, zoo lang als
het geene wy navolgen binnen onze verwen bepaelt is. Gelijk wy daer proeven
genoeg van zouden kunnen aenwijzen.

Dans :Zeuxis et Parrhasios : les raisins et le rideau(Lien)

, « Des cheveux et des vêtements » (numéro VI, 7) , p. 364

Vous serez également très honoré si vous représentez des tapisseries et des tapis, comme cela a été dit de Parrhasius, qui a trompé et surpassé son adversaire Zeuxis en ne peignant qu’un rideau devant son œuvre, comme cela est assez connu. A l’extrémité d’une galerie du Vatican, Giovanni da Udine peignit une tapisserie ou une tenture. Et lorsque le pape vint y voir les peintures, un estaffier le devança afin de la soulever, comme c’est la coutume : il fut ainsi trompé. C’est surtout le bon coloris qui donne ici de la force et rend parfaitement possible ces choses, pour autant que ce que nous imitons soit déterminé par nos couleurs, comme nous pourrions bien le prouver.

, « Van de gebreeken en de leelijkheyt » (numéro II, 10) , p. 64-65

En zoo zalmen, in’t vermijden der gebreeken, de schoonheit
vinden. De gebreeken zijn gemeen, maer de schoonheit is raer, en laet zich van
niemant kennen, als van dieze navorscht. De Heer de la Serre, door H. Dullaert
verduist, gevalt my wel, daer hy in zijn Onderhout der goede geesten aldus redevoert: Laet ons alleen van de wercken der natuer spreecken, zy heeft noyt maegt, [[2:Geen vrouwbeelt daer niet op te zeggen valt]] buiten de geene, die Godt als eerste wieg, waer in hy rusten wilde, begenadigde, voortgebracht, daer niets op te zeggen viel. Daer uyt sproot dit, dat die groote schilder, die van voornemen was om de schoone Heleene na zijn verbeelding uit
te beelden, de schoonste dochteren uit de stad verkoor: op dat zijn penseel, uit zoo
groot een getal van schoone aengezichten, van elks iet ontleenende, maer een
eenige volmaektheyd zoude te samen brengen. Het welk ons d’onmacht van de
natuer openbaert, in een schoonheyd zonder gebreck te vormen. Ik heb noch noit
vrouwe zoo schoon gezien, datze aen al de werelt zouw behaegt hebben.

Dans :Zeuxis, Hélène et les cinq vierges de Crotone(Lien)

, « Des défauts et de la laideur » (numéro I, 10) , p. 152

C’est ainsi qu’il faut trouver la beauté : en évitant les défauts. Les défauts sont communs. Mais la beauté est rare et ne se fait connaître que de ceux qui la recherchent. Ce que dit Monsieur Puget de la Serre, traduit en néerlandais par Heijmen Dullaert, convient bien à mon propos. Voilà ce qu’il affirme dans son Entretien des bons esprits : parlons seulement des œuvres de la nature. Elle n’a jamais fait de jeune femme dont il n’y ait rien à redire, en-dehors de celle dont Dieu lui fit grâce comme dans le premier berceau où il voulut se reposer. D’où il s’ensuivit que le grand peintre qui eut l’intention de représenter la belle Hélène d’après son imagination choisit les plus belles filles de la cité afin qu’en empruntant quelque chose d’un si grand nombre de beaux visages, son pinceau en recueillît cependant quelque perfection. Ceci nous montre l’impuissance de la nature à former une beauté sans défaut. Jamais encore je n’ai vu femme si belle qu’elle plût au monde entier.

, « Van de dryderley graden der konst » (numéro III, 3) , p. 78

[[2:Zeuxis schilderde gaerne een vremde of kluchtige verziering]] Zeuxis Schilderde ongaren gemeene Historien, ’t zy van oorlogen, of de daden
der helden of goden, maer zocht altijts eenige geestige verzieringe, ’t zy in’t Zeuxis uitbeelden van eenige driften en hartstochten, als in zijn Penelope de kuische eerbaerheit, in zijn Jupiter de Majesteit, in zijn worstelaers den yver tot winnen,
in zijn Slangeworgenden Herkules den schrik van Alkmena en Amfitrion, in zijn Agrigentsche Juno, daer hy al de dochteren der Stadt om naekt zagh, de volkomenste schoonheit, in zijn Helene de Poëtische drift van Homerus, in zijn Centauren de wonderlijke vereenigingen van half mensch, half dier. En eyndelijk in zijn oude Bestemoer zijn wonderlijken aert, want hy lachte zich zelven te berste.

Dans :Zeuxis, Hélène et les cinq vierges de Crotone(Lien)

, « Des trois degrés de l’art » (numéro III, 3) , p. 176-177

Mais Zeuxis n’aimait pas peindre des histoires ordinaires, même lorsqu’il s’agissait de guerres ou d’actions héroïques et divines. Il cherchait toujours à concevoir de spirituelles inventions et à exprimer des émotions ou des passions : l’honneur chaste dans sa Pénélope, la majesté dans son Jupiter, l’envie de vaincre dans ses Lutteurs, la peur d’Alcmène et d’Amphitryon dans son Hercule étranglant le serpent, la plus parfaite beauté dans sa Junon d’Agrigente, pour laquelle il vit nues toutes les filles de la cité, l’inspiration poétique d’Homère dans son Hélène, la merveilleuse réunion des moitiés humaine et animale dans ses Centaures, ou le merveilleux caractère de sa Vieille femme, dont il rit lui-même aux éclats.

, « Van de Persooneele kennis; of d’eerste waerneming in de daedt van een geschiedenis » (numéro III, 7) , p. 101

Zeuxis schilderde Helena, als of hyze in Ilium zelfs gezien hadde.

Dans :Zeuxis, Hélène et les cinq vierges de Crotone(Lien)

, « Première observation concernant l’action de l’histoire : la connaissance des personnages » (numéro III, 7) , p. 204

Zeuxis peignit Hélène comme s’il l’avait lui-même vue à Ilion.

, « Van de Schoonheyt, dat’er een Kunstgeregelde Schoonheyt is » (numéro VIII, 1) , p. 279-280

Maer eer ik voortgae met van de kuntschap der nae de kunst geregelde schoonheyt te spreeken, zoo valt my in, dat de zelve van sommige kunst onkundige zelfs ontkent is te zijn.

[[2:Schoonheyt]] Fransiskus Bacon, van de schoonheit spreekende, brengt de konst in verkleynin. Dat is het beste deel van schoonheyt, zegt hy, ’t welk geen [[2:Ofze is]] Schilder kan uitleggen; noch door geen eerste aenzien kan bemerkt worden. En daeren is geen zoo uitmuntende, die geen wanstal onderworpen [[2:Bacons tegenstelling]] is. Men kan niet weten of Apelles,
 or Albert Durer, grooter gek was, van welke de eene, een beeld van Geometricale proportien wilde maken, en d\' ander de beste deelen van verscheyde
schoonheden nemende, eene daer uit bestont te formeeren. Maer zulk een
afbeeldinge (dunkt hem) kon niemant behaegen, dan den Schilder zelfs. Niet te min
 (dunkt hem voorts) zoo zouw een Schilder wel een beeter beelt kunnen maken, dan
’er oit geweest is, maer dat zoude door geluk, of by geval, geschieden; gelijk’t
gebeuren kan, dat een muzikant in zijn speelen een zoet geluit maekt, zonder eenigen regel. Maer hier op moet een konstenaer uitroepen, ô Bakon! Uw
hooge wijsheyt doet u doolen, en dit is vermetelheyt buiten uw leest. Zeker’t geene G. Vossius zegt, dat hoe groot ook een schoonheyt is, zy wort van
verscheide beelden overwonnen, geschiet niet by geval, schoon\'er somtijts wel
eenige toeval van Gratie de hulpende handt toe verleent heeft. Onzen grooten 
Verulamius wort van een ander schrijver nagevolgt, hy meent, zegt hy, de beste
meesters hebben altijts de schoonheyt gestelt in de gelijkmaeticheyt van deelen, of
anders in een alderbeste medemeetlijkheyt van’t geheel tot yder deel, en wederom van de deelen onderling [[2:By een ander toegestemt]] tegen elkander. Maer andere hebbenze in een zekere
bevallijkheyt van gedaente en verwe begrepen, en om dat zy haer niet en kenden, zoo hebbenze haer als onkennelijk beschreven. En dus voortgaende meent hy al [[1:Jan de Bruyn, in zijn Wetsteen]] verder, dat wanneer kunstige Schilders een groote schoonheit uitgebeelt hebben, het zelve geensins deur regels van de kunst, maer alleen door een slach van’t geluk, en by geval gebeurt is. Ja hy meent, dat Apelles Schilderyen, [[1:2. Boek, c. 6]] die uit veelerley schoonheden getrokken waren, niemant anders, als hem zelf zouden behaegt hebben: noch hy wil ook niet gelooven, dat de meesters, daer Claudianus van gewaegt, zijn Exempel volgden. Maer hy meent, dat het al luk op raek was, gelijk het werpen van Protogenes spons, die het schuim, dat hy door zijn konst niet en had kunnen volmaken, uitgaf. Maer zulk slach van schrijvers spreeken als de blinde van de verwen, en voornamentlijk dezen; want schoon hy even te vooren een juffer, voor zoo veel zijn verstant hem toeliet, na de kunst geformeert heeft, als hy op’t papier wierp:

Lumina sunt Melitae Iunonia, dextra Minervae,

Mamillae Veneris, sura maris Dominae.


Godinne Thetyszette aen Melita de beenen,


Den boezem Venus; de besneede handen scheenen

 Van Pallas, het gezicht van Jovis Gemalin.

Of als hy een andere toestelt, met een hooft van Praeg, de borsten uit Oostenrijk, den buik uit Vrankrijk, den rug uit Brabant, de handen uit Engeland, de voeten van den Rijnstroom, en de dgiejen uit Zwitserlant: en zegt, dat deze by een Schildery, die hy stelt gezien te hebben, niet haelen zouden; zoo breekt dit des Schilders Regel niet. En hy bekent stilzwijgens, dat dien konstenaer zijn werk nae een beter denkbeelt gemaekt [[2:Dat een geoffent konstenaer van de schoonheyt recht kan oordeelen.]] hadde.  Alle menschen, zegt Plutarchus, zijn niet begaeft met de zelve oordeelens kracht, ’t eene gezicht is meer door de natuur of door de konst geholpen om het schoone te onderkennen. Hier uit ontstaet het, dat geoeffende Schilders vaerdichlijk van de gestaltens en gedaentens der dingen kunnen oordeelen. Zeker waenwijs Idioot riep volmondich uit, dat hy de Venus, die Zeuxis geschildert hadde, niet schoon en vond. Maer Nikomachus zeyde, Neemt mijne oogen, en zy zal u een Godinne schijnen te zijn. Het moeten konst verstandige oogen zijn, die van de schoonheyt recht zullen oordeelen: en de recht kunstkundige meesters hebben nimmermeer gemist een waere schoonheyt, volgens de regelen van de konst, voort te brengen, zoo dikwils zy’t zelve hebben voorgenomen: ’t welk hen lichtelijk gemist zou hebben, indien’er geen vaste en zeekere regels by hun bekent waren geweest, waer in dat de waere schoonheyt bestont.

Hier op zegt Alben Durer, Dat niemant uit zijn zin en gedachten een schoonheyt kan uitdrukken: maer dat het noodig zy, dat iemant, die een schoonheyt uit zijn gemoed wil voortbrengen, de zelve daer in te vooren opgegaert en bewaert heeft, door een vlytige naevolginge, en datmenze dan voor diens eygen niet houden moet, maer voor een meesterschap door arbeyt verkreegen, die deeze vruchten baert, door het geene te vooren in’t gemoed gezaeyt was: en die de van binnen ontfange gedaente als een verborgen schat uitbrengt. Dat derhalven geoeffende meesters de leevendige exempelen, om haere beelden nae uit te drukken, niet van nooden hebben, dewijl’er door een lange oeffening, in haer gemoed zoo veel is samengevloeit, datze, al wat hun belieft, daer uit scheppen kunnen. Vorder besluit hy, dat dit voortbrengen van schoonheden van den ongeleerden en onervaren niet te hoopen is.

Dans :Zeuxis, Hélène et les cinq vierges de Crotone(Lien)

, « De la beauté, et qu’il y a une beauté réglée par l’art » (numéro VIII, 1) , p. 422-424

Mais avant de poursuivre cette discussion sur l’artifice de la beauté réglée par l’art, il me revient à l’esprit que certains ignorants de l’art ont même nié qu’elle puisse exister. Parlant de la beauté, Francis Bacon a déprécié l’art. Aucun peintre ne peut dévoiler la meilleure partie de la beauté et celle qui ne peut être remarquée au premier regard, dit-il. Et il n’y a là rien qui soit assez excellent pour être exempt de quelque laideur. On ne peut savoir qui, d’Apelle ou d’Albrecht Dürer, fut le plus grand fou, l’un voulant faire une figure aux proportions géométriques et l’autre se mettant à en former une autre à partir des meilleures parties de beautés variées. Une telle représentation, pensait-il, ne pourrait plaire à personne d’autre qu’au peintre lui-même. Et il estimait également que s’il arrivait qu’un peintre pût représenter une figure de telle sorte qu’elle parût meilleure que tout ce qui a existé jusque là, cela adviendrait par chance ou par hasard, comme il peut arriver qu’un musicien parvienne à faire un doux son en jouant mais sans suivre quelque règle. A ce sujet, ô Bacon ! un artiste s’exclamera : votre haute sagesse vous fait divaguer, et votre témérité vous fait aller au-delà de vos chaussures ! Il est certain que ce n’est pas le hasard qui fait, comme le dit Gerardus Vossius, qu’une beauté, aussi grande qu’elle soit, est toujours surpassée par différentes figures – quoique l’on ait parfois la chance que les Grâces nous prêtent une main secourable. Notre grand Bacon est suivi par un autre auteur qui pense, dit-il, que les meilleurs maîtres ont toujours placé la beauté dans la régularité des parties ou dans la meilleure commensurabilité du tout et de chaque partie ainsi que des parties entre elles, mais que certains ont compris qu’il s’agissait d’une certaine grâce de forme et de couleur qu’ils ne connaissaient pas et qu’ils ont ainsi décrite confusément. Cet auteur poursuit en disant qu’il pense encore que, lorsque des artistes peintres parviennent à représenter quelque chose qui possède une grande beauté, cela ne peut en aucun cas s’expliquer par les règles de l’art, mais seulement par un coup de chance ou par le hasard. Et il considère même que les peintures d’Apelle, qui avaient été tirées de toutes sortes de beautés, n’ont plu à personne d’autre qu’à lui-même, et ne veut pas non plus croire que les maîtres dont Claudien a fait mention imitèrent son exemple : il suppose que tout cela est arrivé tout bonnement par chance, comme lorsque Protogène jeta l’éponge qui fit l’écume qu’il n’avait pu achever par son art.

De tels auteurs, et plus particulièrement ceux que j’ai cités, parlent comme des aveugles devant les couleurs. Celui que je viens de mentionner a conçu en son entendement, en la formant avec art et de toutes ses forces, l’apparence d’une jeune fille qu’il jette ainsi sur son papier : Il a également inventé le corps d’une autre jeune femme, en lui donnant une tête venue de Prague, une poitrine provenant d’Autriche, un ventre issu de France, un dos originaire du Brabant, des mains d’Angleterre, des pieds venant du Rhin et des genoux de Suisse. Et cet auteur a pu déclarer que ces figures n’ont rien à envier à une certaine peinture qu’il affirme avoir vue et que, malgré tout, ces figures ne dérogent pas aux règles des peintres, avouant subrepticement que l’artiste dont il parle avait fait son œuvre d’après une meilleure idée. Tous les hommes, dit Plutarque, ne sont pas doués de cette même force de jugement capable de discerner la beauté.

Pour discerner la beauté, la vue des uns est plus aidée par la nature, et celle des autres par l’art. Ce qui en ressort, c’est que les peintres exercés peuvent juger promptement de l’aspect et des formes des choses. Un fou idiot s’écria, plein de franchise, qu’il ne trouvait pas que la Vénus que Zeuxis avait peinte était belle. Mais Nicomaque lui dit : prends mes yeux, et elle te semblera une déesse. Ceux qui doivent correctement juger la beauté doivent avoir des yeux qui comprennent l’art. Et les vrais maîtres et connaisseurs de l’art n’ont jamais manqué, en suivant les règles de l’art, de créer une beauté véritable ainsi qu’ils avaient l’intention de la faire. Cette beauté leur aurait aisément échappé s’ils n’avaient connu aucune des règles fermes et sûres en lesquelles consiste la vraie beauté. Albrecht Dürer dit à ce propos que personne ne peut exprimer la beauté en ne faisant usage que de ses seuls sens et de ses seules pensées ; mais qu’il est nécessaire, pour vouloir faire sortir la beauté de son âme, de l’y avoir auparavant gardée et conservée avec soi, grâce à une imitation zélée ; et qu’il ne faut pas la garder pour elle-même mais pour en tirer, par le travail, une maîtrise qui enfantera les fruits de ce qui avait été auparavant semé dans l’âme et qui exprimera les formes reçues de l’intérieur comme un trésor caché ; et, donc, que les maîtres expérimentés n’ont pas besoin d’exemples vivants pour représenter leurs figures puisque, par une longue pratique, ils peuvent rassembler tant de choses en leur âme qu’il est ensuite possible de concevoir tout ce qui nous plaît. Il conclut enfin que les ignorants et les inexpérimentés ne peuvent espérer produire de telles beautés.

, « Hoe de Schoonheyt by d’ouden is betracht » (numéro VIII, 3) , p. 286-289

Maer mogelijk zal nu iemant voorslaen, waeromme men doch zoo veel werks maekt van dingen te verbeelden, die nergens volkomen in de Natuur en zijn? of immers zoo zelden gevonden worden? Ik antwoorde hier op, datze, hoe raerder hoe waerdiger, in de denkbeelden van een doorluchtich en geoeffent verstant gevormt of gevonden worden: en immers zoo schoon of schoonder, als’er oit beelt van een konstige hand gezien is. Apelles, willende zijn Venus op’t alderschoonst uitbeelden, heeft eerst zijne gedachten boven alle zichtbaere schoonheden, die hem oit voorquamen, verheven; hy heeft in zijn vernuft een beelt geschildert, [[2:De Schoonheyt is in des Konstenaers idea]] dat in alle
volmaektheden uitstak, en in deze opgetogentheyt het pinseel voerende, heeft hy wel deeze onberispelijke Godinne, tot verwondering van al de werelt, op’t tafereel gebaert, maer noch geensins de volkomene gelijkenisse van zijn Godtlijk
denkbeelt hervoor gebracht. Phidias heeft Jupiter niet gezien, zegt Seneka, nochtans
heeft hy hem gemaekt als donderende. Minerva is hem noit verschenen, nochtans
scheenze als van den Hemel gedaelt. Maer Phidias is eerst in zijn vernuft als in een
Poëetschen Hemel opgeklommen; hy heeft eerst als in een verrukking de Majesteyt
en heerlijkheyt dezer Hemellieden gezien, eer hy’t ont werp dezer heerlijke gedaentens by der hand nam. Zijn beelden kregen een wonderlijke majesteyt en schoonheyt, maer hoe veel heerlijker zijn noch de denkbeelden daer van in zijn konstkennende vernuft geweest ! […] Poogen ook de Poëten en Dichters haere vaerzen met keurlijke spreuken en braeve stoffen op te pronken, zoo past het den Schilders, die op rijklijker vracht vaeren, de alderschoonste dingen van natuur tot haer onderwerp te kiezen; en die majesteyt, die men niet dan met hulpe van Aglaje verkrijgen kan, op’t vlytichst nae te trachten. [[2:Welk van veele gezocht]] Den Haerlemschen Kornelis, zegt Mander, was uitnemende vlytich in’t teykenen
na’t leeven, daer toe uitzoekende van de beste en schoonste roerende en’t leevende antijke beelden, die wy hier genoeg binnen’s lands hebben, als de is.
gewiste en alderbeste studie, die men vinden mach, als men een volkomen oordeel
heeft van het schoonste uit het schoon t’onderscheyden. […] D’Antijke Grieken gebruikten veel schoone levende beelden, om aen een eenich beek een schoone en waerdige
gedaente te geven; gelijk vertelt wort van Zeuxis, toen hy voor die van Agrigenten ken zoude de groote Juno, om in haeren Tempel, welke stont te Lacinium [[2:Zeuxis zoekt de schoonheyt in al de maegden van Agrigenten, Apelles in Campaspe]] in Calabrien, nu Capo di Colomni genoemt, te offeren: dat hy eerst al de dochteren der stadt naekt zach, verkiezende uit haer alleen vijf, de schoonste van stal, en
uit deeze zocht hy wederom de schoonste deelen uit, tot volmaking van zijn werk. Dit wiert deze dochteren niet alleen tot geen schande gerekent: maer zy wierden daer over met lofdichten vereert. Of dat by ons goet gekeurt zou worden, laet ik daer.

Dans :Zeuxis, Hélène et les cinq vierges de Crotone(Lien)

, « Comment la beauté a été recherchée par les anciens » (numéro VIII, 1) , p. 430

Mais peut-être que chacun demandera maintenant pourquoi l’on travaille tant à représenter des choses qui, nulle part dans la nature, n’existent parfaites ou, tout du moins, ne s’y trouvent que rarement. Je répondrais que ces choses sont d’autant plus estimables qu’elles sont rares, et qu’elles se forment ou se trouvent dans les idées d’un entendement illustre et exercé. Et je dirais aussi qu’elles y sont aussi belles ou plus belles que n’importe quelle figure que l’on pourrait voir peinte par une main habile. Voulant représenter sa Vénus de la plus belle façon possible, Apelle éleva d’abord ses pensées au-dessus de toutes les beautés visibles qui pouvaient lui apparaître. Il peignit en son génie une image qui excellait dans toutes ses perfections. Puis, tandis qu’il était ainsi en chanté, il prit son pinceau et enfanta dans son tableau une déesse irréprochable que le monde entier admira, sans pour autant parvenir de quelque façon à une parfaite ressemblance avec son idée divine. Sénèque dit que Phidias n’a pas vu Jupiter, mais qu’il l’a fait comme tonnant ; que Minerve ne lui est jamais apparue, et que, pourtant, celle qu’il avait sculptée semblait être tombée du ciel. C’est que, tout, d’abord, Phidias s’est comme élevé en son grand génie vers un ciel poétique, et qu’il y a vu, comme pris d’un ravissement, la majesté et la noblesse de ces personnages célestes, avant d’entreprendre de concevoir leurs nobles formes. Si ses sculptures ont reçu une majesté et une beauté admirables, que leurs idées étaient plus nobles encore dans le génie de ce grand connaisseur de l’art ! […] Si les poètes et les versificateurs cherchent à agrémenter leurs vers de proverbes choisis et de dignes matières, il convient également que les peintres, qui voyagent plus lourdement chargés, choisissent les plus belles choses de la nature comme leurs objets et recherchent avec le plus de zèle possible cette majesté que l’on ne peut trouver sans le secours d’Aglaé. Cornelis van Haarlem, dit Van Mander, dessinait sur le vif avec un zèle excellent. Il recherchait pour cela les meilleures et les plus belles figures antiques, animées et vivantes, que nous avons ici au pays en assez grand nombre, et qui sont l’étude la plus certaine et la meilleure que l’on puisse trouver lorsqu’on possède un jugement parfait afin de différencier ce qu’il y a de plus beau dans le beau. Mais cela demande beaucoup, et n’a parfaitement réussi ni à notre Haarlémois ni même au curieux Dürer. Et même Michel-Ange, lorsqu’il vit l’œuvre du grand Titien et en vanta le coloris, n’oublia pas d’ajouter qu’il était dommage que les peintres vénitiens n’apprissent pas assez à leurs débuts à dessiner. Si un maître tel que Titien, si doué dans l’imitation de la nature et sur le vif, avait en effet été bien aidé par l’art de dessin, et s’il avait soutenu son grand esprit et son vif tour de main par l’étude, il aurait surpassé tout le monde. […] Pour donner à quelque figure une belle et digne forme, les Grecs de l’Antiquité utilisaient de nombreuses figures belles et vivantes. C’est ce que l’on raconte de Zeuxis qui, lorsqu’il dut faire pour les habitants d’Agrigente la grande Junon pour un sacrifice en leur temple, situé à Lacinium, en Calabre (aujourd’hui appelé Capo di Colomni), vit tout d’abord toutes les filles de la ville nues, n’en choisit que cinq, les plus belles de port, et qu’il rechercha les plus belles parties de celles-ci afin de perfectionner son œuvre. Non seulement ces filles ne furent pas considérées honteusement pour cela, mais on leur offrit même des vers de louange. Je vous laisse le soin de savoir si cela serait souhaitable chez nous.

, « Van de dryderley graden der konst » (numéro III, 3) , p. 78

[[7:voir le reste dans Zeuxis Hélène]] En eyndelijk in zijn oude Bestemoer zijn wonderlijken aert, want hy lachte zich zelven te berste.

Dans :Zeuxis mort de rire(Lien)

, « Des trois degrés de l’art » (numéro III, 3) , p. 177

[…] ou le merveilleux caractère de sa Vieille femme, dont il rit lui-même aux éclats.

, « Van de hartstochten en driften des gemoeds: Zijnde het eerste lit in de tweede waerneminge; te weten van de daed der Historie » (numéro III, 8) , p. 110

[[2:d’Oogen]] Onder alle deelen des gelaets schijnt de meeste veranderingh in de oogen, die
dikwils door een onmerkbare beweeging nu een blygeestich schijnsel uitgeven, of door eenige droefachtige wolken benevelt schijnen. [[2:Blytschap]] In wereltsche menschen
beeltmen laetitia dat is blyschap uit, maer in de geene die na Godt leven, gaudium, dat is, verheuginge. Praxiteles maekte [[2:Lacchen]] van beeldstof een zeer blijde
lacchende tronie, en daer tegens een andere zeer natuerlijk schreyende, beyde na de gelijkenisse van Phryne; betoonen-in twee gelijke tronien zoo verschillende
driften. Zoo had ook den Gietkonstenaer Myron vermaek in een oudt geestich
dronken wijf met een byzondere aerdicheit uyt te beelden, waer door hy grooten
roem behaelde. Maer zulk een vreugde bequam Zeuxis zoo wel niet: want terwijl
hy met diergelijk een drollige bes na’t leven te schilderen bezich was, barste hy
zelfs zoo geweldich in lacchen uit, dat hy daer van verstikte en storf. Een Sardonise lach is die niet over de lippen komt, en zoo loeg Tygranes in’t bedekken van 
verbaestheyt. [[4:suite : Timanthe]]

Dans :Zeuxis mort de rire(Lien)

, « Première partie de la deuxième observation 
concernant l’action de l’histoire : les sentiments et les passions de l’âme » (numéro III, 8) , p. 213

Chez les hommes du monde, on représente de la laetitia (gaieté). Mais chez ceux qui vivent avec Dieu, on montre de la gaudium (joie). Praxitèle fit en pierre un très joyeux visage riant et, au contraire, un autre pleurant très naturellement, tous deux à la ressemblance de Phryné, montrant en ces deux visages semblables de si différentes passions. C’est ainsi également que le bronzier Myron s’amusa à représenter une vieille femme ivre, pleine de vivacité et avec un charme particulier qui lui valut une grande célébrité. Mais Zeuxis ne se remit pas si bien d’une telle joie. Alors qu’il était occupé à peindre sur le vif une semblable drôle de petite vieille, il fut pris d’un éclat de rire si violent qu’il s’étouffa et en mourut. Un rire sardonique ne parvient pas à s’exprimer. C’est ainsi que mentait Tigrane en dissimulant son étonnement.

, « Van de derde vrucht der Konst, dat is, wat eer en glory door haer te bekomen is » (numéro IX, 6) , p. 354

Zeuxis alreets door zijn konst rijk geworden, schonk zijne konstige werken weg, aen de Koningen, aen de vrye steeden, en aen de Kerken of Tempelen der Goden: en vernoeg de zich met de glory, die hy daer door verkreeg.

Dans :Zeuxis et la richesse(Lien)

, « Du troisième fruit de l’art – des honneurs et de la gloire qu’il faut attendre grâce à lui » (numéro XI, 6) , p. 510

Devenu riche grâce à son art, Zeuxis fit don de ses oeuvres aux rois, aux cités libres et aux églises ou temples des dieux, se satisfaisant seulement de la gloire qu’il en avait reçu.

, « Van de Handeling of maniere van schilderen » (numéro VI, 10 ) , p. 233

[[2:De Schilderkunst is zwaerder dan de Poezy]] : Protogenes en Neacles
vonden zich verleegen, hoe grooten vlijt zy ook aenwenden, in het schuim, d’eerste van een hond, en de tweede van een paert, uit te beelden, ja geraekten in zoo slechten zaek buiten gedult, bewerpende haer werk, als wanhopende, met
de sponsiën; en schoon de besmette sponsiën’t begeerde te weeg brachten, en
hun dieren zeer natuerlijk deeden schuimbekken, zoo bleek hier uit, dat hun oordeel
fix genoeg, maer hunne handt te traeg was. Doch, gelijk Seneka zegt, zoo is dit het
eenige, dat den Schilders by geval gebeurt is, in het uitbeelden van iet natuerlijx.

Dans :Protogène, L’Ialysos (la bave du chien faite par hasard)(Lien)